Je n'ai répertorié dans ce livre que les expressions les plus connues, commentant plus volontiers celles qui le nécessitent. Il en existe des centaines mais il s'agit là d'un choix. Par exemple, je ne me suis pas appesanti sur toutes les locutions faisant intervenir le mot de chien qui détermine un substantif, agissant comme un intensif et exprimant un excès en mal dans un genre quelconque : on dit un métier de chien, une vie de chien, une humeur de chien. Ainsi, en 1670 dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière, le maître de philosophie s'entend dire par le maître d'armes en colère : Allez, philosophe de chien ! En commenter une revient à les envisager toutes car les expressions où le mot chien est injurieux sont innombrables.
En français, comme dans toutes les langues, les comparaisons entre l'homme et l'animal sont nombreuses, et il n'y aurait pratiquement pas de limite à énumérer les adjectifs ou les verbes suivis d'une comparaison : fidèle comme un chien, brave comme un lion, sale comme un cochon, rusé comme un renard, etc., ou crier comme un âne, se battre comme un lion, etc.
Le propos n'est pas d'établir une quelconque classification biologique ou anatomique, aussi les locutions seront évoquées par ordre alphabétique de l'animal y intervenant et dans le cas où plusieurs seraient cités comme dans Adieu veau, vache, cochon, couvée, c'est la lettre du premier énoncé qui sera prise en compte. Par contre, pour une iconographie plus agréable, une distinction sera établie selon le milieu de vie de l'animal : air, eau et terre (...)
[...] À la même époque donc, Louis XVI importait les mérinos d'Espagne pour leur laine et l'animal était volontiers dans les conversations d'alors. Le terme mérinos semble s'être popularisé au début du XIXème siècle pour désigner un drap épais tissé avec la laine de ce mouton. Ainsi, la robe de mérinos était la robe commune des femmes du peuple vers 1830. Par ailleurs on trouvait aussi une autre expression employée avec le même sens : laisser bouillir le mouton. De là, les plaisanteries ont provoqué la substitution dans l'expression initiale de la simple bête par le mérinos. [...]
[...] Le jour guide et protège, la nuit égare et menace Si cette période de la journée a parfois été propice aux mauvaises rencontres et perçue avec appréhension comme l'avoue Madame de Sévigné au XVIIème siècle : Je crains l'entre chien et loup quand on ne cause pas elle a également été l'instant de choix pour des rendez-vous galants : Ils se donnèrent un autre rendez-vous, où la Grifaude se trouva en personne, afin de se faire réparer son honneur à forfait : ce fut sur la brune d'un autre soir, entre chien et loup, derrière les sacs à blé. (Caylus, Les Écosseuses, 1739.) Il faut rapprocher de cette métaphore, celle entre loup et chien qui sous- entend uniquement à l'aube Faire comme le chien du jardinier : -Signification Empêcher autrui d'utiliser ce qui lui rendrait service, mais dont on ne veut pas. -Étymologie Cette expression ancienne est une allusion au chien du jardinier qui défend le potager de son maître sans qu'il ne mange lui-même de légumes. [...]
[...] Être myope comme une taupe : -Signification Être très myope. -Étymologie Contrairement à l'expression qui concerne l'ouïe : être sourd comme un pot, l'origine de celle-ci est relativement simple à exposer. Cette formule est née au XVIIIème siècle, à une époque où la référence animalière était fréquente puisque le souvenir de Jean de La Fontaine, disparu quelques années plus tôt, était encore très vivace, notamment par ses fables qui ont du reste influencé de nombreuses locutions imagées. La taupe est un animal insectivore qui vit dans l'obscurité mais qui, contrairement à la croyance, n'est pas aveugle, ainsi que l'explique parfaitement le naturaliste Buffon, contemporain de la naissance de la locution, dans son Histoire naturelle des animaux, La taupe : La taupe, sans être aveugle, a les yeux si petits, si couverts, qu'elle ne peut faire grand usage du sens de la vue ( ) C'est donc tout naturellement que la mauvaise vue de l'animal s'est mêlée à la croyance pour donner corps à cette locution. [...]
[...] Loi morale, politique et rituelle, la Torah scelle le pacte conclu entre Dieu et son peuple. Alors que Moïse est parti voir Dieu, les Hébreux, impatients et indociles, en viennent à mettre en doute la crédibilité de ses paroles et des promesses du Dieu invisible. Supposant que Moïse ne reviendrait pas, ils demandent à Aaron, son frère aîné, de leur fabriquer un dieu. Celui-ci ordonna aux femmes et aux enfants de donner leurs bijoux qu'il fit fondre pour couler un veau. [...]
[...] Ainsi, à l'époque, les chasseurs repéraient la bête en marchant sur ses brisées, c'est-à-dire en suivant sa trace grâce aux branches brisées qu'elle a laissées sur son passage. Ensuite, le sens de pas pour trace ayant disparu, dans a fini par être remplacé par sous et le pas souvent remplacé par sabot mais aussi par pied. Enfin, le cheval laisse parfois la place à un autre équidé, la mule. Monter sur ses grands chevaux : -Signification S'emporter, le prendre de haut. [...]
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