Bien qu'il fut l'un des philosophes des Lumières, ses idées et ses théories s'opposent à celles de ses contemporains, c'est le cas pour l'état de nature. Rousseau décrit un état idéal où l'homme pourrait accéder au bonheur, notamment dans le Second Discours et dans les Rêveries. Ainsi selon Rousseau, l'homme ne pourrait être heureux que s'il parvient à s'isoler de ses semblables. Dès lors, le langage ainsi que la communication semblent y avoir une place particulière. Quelle place Rousseau accorde-t-il à la parole dans l'état de nature décrit dans les deux oeuvres ?
[...] Or est-ce réellement possible? Il convient de se poser la question car Rousseau, tout en s'efforçant de le faire et malgré ce qu'il prétend, ne parvient à oublier la société car il y fait sans cesse référence, ne serait-ce que pour la comparer avec l'état de nature. Rousseau prône à travers ses œuvres une existence naturelle heureuse. Elle correspond à la situation d'un homme hors de toute société et qui se suffirait à lui-même, il se retrouve alors dans une situation d'isolement. [...]
[...] Au contraire, il use de l'écriture pour décrire le bonheur de l'existence naturelle ainsi que sa situation personnelle. Il utilise d'ailleurs une parole philosophique bien éloignée de ses simples besoins naturels. On pourrait donner à ce paradoxe différentes interprétations. Rousseau veut que sa pensée traverse les âges. Cela pourrait également s'expliquer par le fait que Rousseau garde au fond de lui l'espoir d'une société meilleure et plus juste. Peut-être est-il conscient que le retour à un état de nature absolu et l'abstraction de son expérience dans la société sont impossibles. [...]
[...] Par conséquent, le langage comme outil de communication n'a pas de sens. En effet, l'homme se suffit à lui-même, il n'a donc en aucun cas besoin de créer des liens avec autrui. En ce sens, le langage lui est inutile. Qui plus est, l'homme à l'état de nature n'est pas doué de parole. Pour Rousseau, il y a trois stades de développement du langage : le premier est fait de cris pour les besoins naturels, le second fait de phrases exprimant les passions et enfin le dernier est à base d'idées générales. [...]
[...] Rousseau ne peut ignorer qu'en disant le bonheur de l'existence naturelle, la parole attente au silence de l'existence naturelle et devient aussitôt ce qui nous en sépare." Quelle place Rousseau accorde-t-il à la parole dans l'état de nature décrit dans les deux oeuvres? Tout d'abord, nous verrons que les deux notions sont à première vue incompatibles. Puis, nous analyserons l'association que Rousseau opère. Enfin, nous étudierons pourquoi Rousseau revendique les rapports ainsi définis entre le langage et l'existence naturelle. L'existence naturelle désigne la situation des hommes en l'absence de société. [...]
[...] Il se sent persécuté . C'est pourquoi il s'exile au début des années 1760. La vie mondaine ne l'ayant pas satisfait, Rousseau se tourne vers l'idéalisation de l'état de nature. Il choisit alors de vivre en retrait de la société. Cependant, la parole sous la forme de l'écriture tisse malgré tout un lien avec cette même société. Nous pouvons interpréter cette connexion aussi mince soit-elle comme le symbole d'un espoir. En effet, selon Rousseau, l'homme peut se rendre meilleur. Nous pouvons le remarquer dans la neuvième promenade des Rêveries au paragraphe Rousseau rend compte du plaisir qu'il tire à observer les enfants. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture