Synthèse type Bac portant sur les thèmes essentiels de la permanence et de l'impermanence dans Le Guépard de Lampedusa. En relation directe avec le leitmotiv du roman, "Il faut que tout change pour que tout reste comme c'est", cette synthèse met en exergue la dimension philosophique du Guépard, offrant de vraies réflexions sur la vie, comme cadre qui se désagrège avec trop de rapidité, et la mort, qui ne marque étonnamment pas la fin de tout.
[...] La vie est par essence impermanence et non pas seulement par les événements imprévus qui la composent mais bien parce qu'elle est vouée à s'éteindre lentement, comme le comprend Don Fabrizio alors qu'il observe le tableau La mort du juste de Greuze chez les Ponteleone. La mort, fugitive et occultée par de nombreux nobles, bien qu'inévitable, présente étonnement, un certain espoir de pérennité. Don Fabrizio ne la craint absolument pas et s'amuse à l'idée d'avoir sa carcasse titanesque accrochée dans le monument mortuaire. C'est avant tout son amour pour la culture et les sciences qui lui permet d'outrepasser la mort et d'être éternel. [...]
[...] Finalement, on peut se demander si cet ensemble de valeurs n'est pas voué à se désagréger . Le paysage de la Sicile occupe une place prépondérante dans le roman, terre calcinée qui traduit les sentiments de Don Fabrizio avec ses montagnes abruptes et rochers escarpés. Cette vision d'une Sicile monolithique et donc immuable est perceptible alors que Chevalier de Chevalley rend visite à Don Fabrizio pour lui offrir un poste de député : Le Prince sait que sa Sicile, caractérisée par de vieux hommes grillant au soleil et ses légendes urbaines, est composée de fantômes, vouée à rester pérenne. [...]
[...] Ainsi, il convient dans une première partie d'observer l'idée de permanence dans le roman, idéal véhiculé par la figure guépardesque à travers un système de valeurs. L'impermanence, ensuite, est provoquée par des troubles dans la vision monolithique du monde de Don Fabrizio. Finalement, cette relation ambivalente entre permanence et impermanence est incarnée par une série de réflexions sur le temps, parsemant le récit. On peut donc premièrement évoquer le thème de la pérennité, cher à Don Fabrizio et qui est incarné successivement par l'image de la Sicile immuable et monolithique, ensuite à travers une vision de l'histoire paradigmatique, condamnée à se répéter. [...]
[...] Ce roman nous permet à plusieurs reprises de nous interroger sur l'essence de l'amitié qui ne peut reposer seulement sur des accointances puisque Don Fabrizio exècre une partie des nobles, ses semblables. Son amitié étonnante avec Don Ciccio Tumeo provient quant à elle de leur passion commune pour la chasse en compagnie de leurs chiens. On pourra finalement se pencher sur le rapport de force entre le félin Don Fabrizio et le chacal Don Calogero. S'il est certain que le premier déteste le goût de l'opulence et le manque de raffinement du second, il existe cependant un lien fort entre ses deux personnages qui apprennent à se connaître et à reconnaître leur qualités avec le temps, comme le prouve la suggestion faite à Chevalley par Don Fabrizio, celle de nommer le Maire de Donnafugata au poste de député. [...]
[...] Lors de la première partie, Don Fabrizio reçoit les carnages de ses paysans, paiement en nature qui leur octroie le droit de loger sur ses terres. Bien que n'étant pas despote sévère en effet Don Fabrizio ne lève que rarement les impôts il semble cependant attacher de l'importance à sa position dominante. C'est d'ailleurs pour cela qu'il trouvera refuge dans son fief de Donnafugata après le débarquement des hommes de Garibaldi. Là-bas, il y trouve Don Onofrio, gardien du Palais où il loge et donc de la pérennité, voire de l'immobilisme de ses biens. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture