A) Un cynique sans aucuns scrupules
Cécile de Volanges, dans le lettre 9, brosse le portrait du vicomte de Valmont : « Encore plus faux et dangereux qu'il n'est aimable et séduisant, jamais, depuis sa plus grande jeunesse, il n'a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet qui ne fût malhonnête ou criminel. ». Outre cette description, sa seule attitude envers Cécile et Mme de Tourvel met en lumière ses attitudes, goûts et tendances. Le vicomte est un « méchant ». Il choisit de faire le mal pour le mal, gratuitement. Il réalise son forfait méthodiquement et avec froideur. Il est très habile et n'a aucun scrupule quand il s'agit d'arriver à ses fins. Nous pouvons citer pour illustrer notre propos l'épisode où il obtient la clef que Cécile tarde à lui remettre et où il excelle dans l'art de jouer la comédie de la maladie et du désespoir. En effet, il parvient à utiliser Père Anselme pour obtenir un rendez-vous décisif. Il n'hésite pas non plus, souvenons-nous, à entrer dans le lit d'une jeune fille endormie, à fouiller un secrétaire, à regarder par un trou de serrure...
B) Est-il libre ?
Valmont est fier de ses capacités et de ces exploits. Il se glorifie de sa « pureté de méthode ». Il fait ainsi figure de stratège très avisé du libertinage. Les femmes dont il mène les conquêtes comme un maître sont désignées comme victimes. Cependant, il nous faut noter que Mme de Merteuil est encore plus perspicace et ingénieuse que le vicomte et nous livre une image différente de celui-ci : « vous n'avez pas le génie de votre état ; vous n'en savez que ce que vous en avez appris et vous n'inventez rien (...)
[...] est une ancienne maîtresse et il n'y a guère de mérite ici, Emilie est une fille de joie, donc aucune séduction, et Cécile lui est apportée par l'occasion et le piège de Mme de Merteuil. Sa liberté est donc relativement limitée. Le libertin pris dans le piège de l'amour. En présence de la présidente, notre roué est en proie à un sentiment qu'il ne peut dominer. Je n'ai plus qu'une idée ; j'y pense le jour, et y rêve la nuit, s'écrie-t-il. [...]
[...] Tout au long de sa tentative sur Mme de Tourvel, Valmont n'est pas totalement maître de lui. Il doit ainsi lutter contre les évènements irrationnels et instinctifs qui le menacent en permanence. C'est en face de Mme de Merteuil qu'il prend conscience de cette tentation, de ce retour en force du sentiment au moment même où il s'en croit libéré. Velmont en face d'elle, c'est Valmont en face de lui- même et de sa conscience de libertin. Dès le lettre 10, elle pose son diagnostic : vous êtes amoureux et il le reconnaît. [...]
[...] Analyse du personnage de Valmont Un cynique sans aucuns scrupules. Cécile de Volanges, dans le lettre brosse le portrait du vicomte de Valmont : Encore plus faux et dangereux qu'il n'est aimable et séduisant, jamais, depuis sa plus grande jeunesse, il n'a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet qui ne fût malhonnête ou criminel. Outre cette description, sa seule attitude envers Cécile et Mme de Tourvel met en lumière ses attitudes, goûts et tendances. Le vicomte est un méchant Il choisit de faire le mal pour le mal, gratuitement. [...]
[...] La marquise est persuadée que Valmont n'est pas aussi libre qu'il l'affirme. En effet, son libertinage serait fondé sur un système de considérations a priori capable de s'adapter à toute expérience et même de mettre en danger une femme ayant l'expérience du monde. Qu'il est commode d'avoir affaire à vous autres gens de principe [ ] votre marche réglée se devine si facilement Il se repose sans cesse sur ce système et n'en sort pas. Valmont reconnaît implicitement le bien-fondé des critiques que lui adresse Mme de Merteuil car il fait souvent part des difficultés et de son embarras à sa complice. [...]
[...] Il n'aime pas, dans le sens où ce terme implique un engagement de la personne, une participation volontaire et active de l'individu ; il convient mieux de dire qu'il est amoureux puisqu'il subit passivement le sentiment. Il n'est pas épris de Mme de Tourvel mais de ce qu'elle incarne, représente et symbolise. Son univers est aux antipodes du sien et de celui de la marquise, et y entrevoit des univers inexplorés. Cela engendre chez lui une curiosité, une curiosité inquiète. Il tombe dans la faute capitale que la marquise et lui-même reprochent aux autres. [...]
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