Nous pouvons dégager deux centres d'intérêt : premièrement, ces confidences permettent au lecteur de se rendre compte de la psychologie naïve et superficielle de la jeune fille : tout d'abord par son ignorance du monde, puis par sa fierté puérile. Dans un deuxième temps, cette lettre constitue aussi une étude des moeurs du XVIIIe siècle, où Laclos dénonce l'éducation des jeunes filles de bonne famille : en premier lieu, en insistant sur le sort de la condition de Cécile, puis en appuyant sur le fait qu'elle se retrouve seule et livrée à elle-même (...)
[...] Les Liaisons dangereuses, Laclos Lettre I Cette lettre, la première du roman, fournit au lecteur quelques informations qui prendront vraiment toute leur portée durant l'intrigue. Ainsi, nous apprenons, grâce à ses confidences à son amie Sophie Carnay, que la jeune Cécile Volanges vient de sortir du couvent pour être mariée par sa mère, à un homme qu »elle n'a encore jamais vu. Mais quels rôles jouent exactement ces toutes premières confidences ? Nous pouvons dégager deux centres d'intérêt : premièrement, ces confidences permettent au lecteur de se rendre compte de la psychologie naïve et superficielle de la jeune fille : tout d'abord par son ignorance du monde, puis par sa fierté puérile. [...]
[...] Cependant, c'est le style de Cécile qui rend ici le mieux compte de sa personnalité immature et de sa puérilité. Cette lettre est essentiellement composée de phrases courtes, de propositions sans subordonnées juxtaposées les unes aux autres sans aucun lien entre elles. Elle n'introduit aucune cohérence dans son discours : elle écrit au fil de sa pensée et ne fait pas d'effort pour organiser ses propos. Ainsi, elle n'utilise aucun terme de logique et de raisonnement ; hormis cependant et en effet De plus, son vocabulaire est pauvre et limité. [...]
[...] Cependant, elle tend tout de même à se défendre et à se justifier, en affirmant à Sophie : Mais tu y aurais été attrapée comme moi Ce qui cible davantage les lacunes des deux jeunes filles, quant à l'éducation qu'elles ont reçu au couvent. Malgré cela, la jeune Cécile peut être excusée car elle prévoit avec anxiété, l'arrivée de son futur époux. Certes, celle-ci est troublée puisqu'elle attend qu'on le lui présente sous peu. Dès qu'elle entend le carrosse s'arrêter à sa porte, elle ne peut s'empêcher de se demander : Si c'était le Monsieur ? [...]
[...] Le niveau de langage ne l'a pas non plus interpellé et ses déclarations l'ont confortées dans son idée ; plus particulièrement lorsque celui-ci s'est adressé à sa mère : voilà une charmante Demoiselle, et je sens mieux que jamais le prix de vos bontés Un simple remerciement pour cette sollicitation, s'est vite transformé pour Cécile, en demande en mariage. Ainsi, ces différents codes jouaient un rôle essentiel afin de distinguer les nobles des gens du peuple. Si la jeune Cécile avait reçu une meilleure éducation, elle aurait pu, d'un simple coup d'œil, comprendre que ce monsieur n'était pas le mari qu'on lui destinait. Quoiqu'il en soit, la jeune fille se rend fort bien compte de son ignorance. Ainsi, écrit-elle à son amie : Conviens que nous voilà bien savantes ! [...]
[...] En effet, comme elle l'écrit : le reste du temps est à disposition ; elle trouve que le temps est long : Voilà bien du temps Elle passe ses journées à écrire à Sophie, à jouer de la harpe, à lire et à dessiner. Autant dire que ce sont les mêmes activités qu'elles pratiquaient au couvent, ce qui n'enrichit pas ses connaissances. Mais ce qui l'enfonce dans la solitude, c'est sûrement la distance qui est tenue entre elle et sa famille. [...]
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