La Bruyère, "Les Caractères" - publié le 16/05/2008

Résumé du document

Avec la lecture des Caractères, on arrive facilement à cerner le pessimisme de l'auteur face à la nature humaine. Dans cette maxime, il fait refléter l'imperfection de celle-ci causée par son éternelle insatisfaction :
« La vie est courte et ennuyeuse : elle se passe toute à désirer. L'on remet à l'avenir son repos et ses joies, à cet âge souvent ou les meilleurs biens ont déjà disparu, la santé et la jeunesse. Ce temps arrive, qui nous surprend encore dans les désirs; on en est là, quand la fièvre nous saisit et nous éteint : si l'ont eût guéri, ce n'était que pour désirer plus longtemps. » (...)

Extraits

[...] Un goût se doit d'être fondé et il doit provenir de l'essence même de la beauté artistique. L'homme doit comprendre avant de juger et d'aimer mais il doit aussi analyser, découvrir. L'extrait ci-dessous symbolise ce pré-requis auquel il fait face devant le monde qui l'entoure : Sachez précisément ce que vous pouvez attendre des hommes en général, et de chacun d'eux en particulier, et jetez-vous ensuite dans le commerce du monde. La bruyère indique ici qu'il faut trouver ce que l'on désire et qu'ensuite il faut apprendre à connaître les hommes et les juger avec son sens moral et critique afin d'en obtenir l'objet de ce désir; y aller ensuite et ce rationnellement puis finir par se lancer définitivement. [...]

[...] La bruyère présente ici l'homme remettant toujours son bonheur au lendemain, qui ne voit pas le temps passer car il est toujours là à désirer quelque chose et ne rien faire pour l'obtenir. Et même lors de l'obtention, ce n'est point assez. L'homme est toujours en quête d'augmenter sa qualité de vie au lieu de la vivre et lorsque la fin arrive, on trouve le moyen d'en survivre pour désirer encore au lieu d'apprécier. Ensuite, il expose l'humain comme foncièrement malheureux : L'homme qui dit qu'il n'est pas né heureux pourrait du moins le devenir par le bonheur de ses amis ou de ses proches. [...]

[...] L'envie lui ôte cette dernière ressource. Dans cette courte maxime, La Bruyère symbolise l'homme n'étant jamais heureux dans sa propre vie mais qu'il pourrait l'être pour ses amis. Mais comme il est constamment envieux et jaloux des autres, cela l'empêche de l'être. Il semble centré sur son égo et ne sera jamais heureux que par ce qui lui arrivera de bon à lui. C'est-à-dire très peu. Ce qui amène finalement La bruyère a présenté la nature humaine qui est entachée par l'égoïsme comme l'étale cette citation : Les hommes ont tant de peine à s'approcher sur les affaires, sont si épineux sur les moindres intérêts, si hérissés de difficultés, veulent si fort tromper et si peu être trompés, mettent si haut ce qui leur appartient, et si bas ce qui appartient aux autres, que j'avoue que je ne sais par ou et comment se peuvent conclure les mariages, les contrats les acquisitions, la paix, la trêve, les traités, les alliances. [...]

[...] L'homme valorise toujours ses avoirs et dénigre celui des autres. La bruyère avait une vision très pessimiste de l'humain mais comme il a toujours été en contact avec la classe bourgeoise on peut se demander si il aurait eu cette même vision si il aurait été issu de la classe inférieure. Dans son œuvre, la bruyère fait aussi une critique de la faculté de jugement de l'homme. En premier lieu, il critique la médiocrité dans l'art : Il y a de certaines choses dont la médiocrité est insupportable : la poésie, la musique, la peinture, le discours public. [...]

[...] Ce recueil, sous forme de maximes, exprime la pensée de La Bruyère sur les mœurs humaines et leur complexité. Les nombreux paradoxes chez les êtres humains sont, dans cet ouvrage, exprimés à travers sa vision pessimiste face au comportement des gens qu'il observe ainsi que sa critique de la faculté de l'homme à juger; tout cela se rattachant au classicisme. Avec la lecture des Caractères, on arrive facilement à cerner le pessimisme de l'auteur face à la nature humaine. Dans cette maxime, il fait refléter l'imperfection de celle-ci causée par son éternelle insatisfaction: La vie est courte et ennuyeuse : elle se passe toute à désirer. [...]