Milan Kundera, écrivain tchèque naturalisé français né en 1929, a dédié son oeuvre narrative et théâtrale (La Plaisanterie, La vie est ailleurs, L'Identité) aux mécanismes des aliénations et des exils du monde contemporain. Il écrivit un essai critique L'Art du roman, dans lequel il déclarait : "Découvrir ce que seul un roman puisse découvrir, c'est la seule raison d'être d'un roman. Le roman qui ne découvre pas une portion jusque là inconnue de l'existence est immoral. La connaissance est la seule morale du roman". Quel sens peut-on donner à cette affirmation et dans quelle mesure se vérifie-t-elle ? (...)
[...] Flaubert invite donc le lecteur à rester humble dans ses ambitions et essayer de toujours trouver le positif dans ce qu'on a. A l'inverse un auteur peut aussi placer ses personnages en position de héros au sens de comportement à suivre : c'est le cas de Ray Bradbury qui dans Farenheit 451 fait passer son héros Montag de responsable d'autodafés à un résistant à une société du futur totalitaire cherchant à éduquer le moins possible les gens. Ici l'auteur cherche à nous montrer qu'il est toujours possible de se rendre compte de nos erreurs et qu'il faut résister à toutes les sortes d'oppression. [...]
[...] Il écrivit un essai critique L'Art du Roman, dans lequel il déclarait : Découvrir ce que seul un roman puisse découvrir, c'est la seule raison d'être d'un roman. Le roman qui ne découvre pas une portion jusque là inconnue de l'existence est immoral. La connaissance est la seule morale du roman. Quel sens peut-on donner à cette affirmation et dans quelle mesure se vérifie-t-elle ? Nous l'apprécierons en explicitant tout d'abord ce qu'est la seule raison d'être du roman selon l'auteur, puis nous verrons comment les notions de morale et de connaissance sont ici liées, et enfin, dans une troisième partie, nous étudierons les applications et les limites de cette conception du roman. [...]
[...] D'autre part, la littérature se diversifie beaucoup et doit faire face au développement beaucoup plus rapide d'autres médias : télévision, internet, cinéma. Lire est vu comme une activité plus fastidieuse qui demande un effort tandis que le spectateur est passif regardant la télévision ou un film au cinéma. L'attrait que garde la littérature est donc dans le style d'écriture, dans la capacité d'un livre à captiver son lecteur. Pour Kundera, un roman moral est celui qui parvient à garder sa spécificité et son attrait en apportant toujours une connaissance, en faisant découvrir ce que seul un roman puisse découvrir. [...]
[...] Les Liaisons Dangereuses analyse les sentiments et les passions de la Marquise de Merteuil, du vicomte de Valmont, de Cécile de Volanges mais présente aussi une étude du libertinage en France au XVIIIème siècle. Nous pouvons donc imaginer que, pour Kundera, la seule raison d'être du roman est d'apporter le maximum d'informations au lecteur sur un monde réel ou fictif, ses personnages, son contexte politique, historique et moral, afin d'initier le lecteur à un mode de pensée, état d'esprit cher à l'auteur. [...]
[...] Mais c'est moins évident de nos jours avec l'explosion du nombre de romans qui paraissent chaque année. Certains auteurs conservent une rigueur quant à la construction, aux thèmes et aux fins de leurs romans qui correspond à la conception du roman de Milan Kundera telle que nous l'avons expliquée, comme Daniel Pennac qui écrivit un cycle sur la famille Malaussène, mêlant la narration d'aventures, une réflexion sur la société et une analyse des sentiments humains poussée. Or dans le même temps nous assistons à l'arrivée de plus en plus massive de romans policiers, de science-fiction, d'amour très grand public, qui ont une fonction de loisir plus que de découverte. [...]
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