En effet, les Kerchouche, composés du père, de la mère et de cinq enfants en 1962 (et de onze en 1973), ont dû quitter l'Algérie, plutôt de force que de gré, pour s'installer en France. Le père étant harki (comme nous l'indique si bien le titre du roman), vivre en Algérie était tout bonnement trop dangereux. Ainsi espérait-elle, cette famille, trouver des conditions de vie meilleure que dans son pays natal qui considérait les harkis comme des traîtres ayant combattu auprès de l'armée française contre l'indépendance (...)
[...] L'une des anecdotes qui prouve que la devise de la République française liberté, égalité, fraternité ne s'est pas appliquée aux harkis, est lorsque le père a demandé à être reconnu accidenté du travail et que le juge a donné raison au militaire (p.83). En outre, les harkis n'ont pas perçu la totalité des allocations qui leur revenaient de droit sous prétextes qu'ils ne payaient pas de loyer. Or, ils ont construit eux-mêmes ces préfabriqués dans lesquelles ils vivent La discrimination se fait fort sentir entre les pieds-noirs et les harkis. En effet, les pieds-noirs étaient bien mieux traités par les Français que les harkis. [...]
[...] La langue, barrière qu'il faut franchir afin de pouvoir s'intégrer, peu importe dans quel pays on atterrit a handicapé les harkis. Aucun cours d'alphabétisation n'a été mis en place pour leur permettre de communiquer avec l'extérieur. Pourquoi donc ? Selon un conseiller municipal de Bourg- Lastic, ( ) ils ne parlaient que le gharki entre eux (p.51). Le handicap de la langue la touchant fortement, la mère Kerchouche ne pouvant s'exprimer ni s'extérioriser, avait peur des médecins et infirmières de l'hôpital où elle a accouché Charles-Ali, car elle craignait qu'ils ne lui fassent du mal. [...]
[...] De Gaulle refusait de distinguer le problème des harkis de celui de l'immigration algérienne en France. Il voulait que les harkis restent en Algérie car, pour lui, les harkis n'étaient pas de vrais Français. A ses yeux, le rapatriement de milliers d'Algériens constituait une menace pour l'identité de la France. Voilà la raison pour laquelle les harkis ont été tout bonnement évincés Je sais que je me répète, mais quelle honte En guise de conclusion, il est vrai qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. [...]
[...] À Rivesaltes, on les battait sans raison valable. On leur a rendu la vie infernale, surtout à la famille Kerchouche qui était rebelle et ne se laissait pas marcher sur les pieds, et notamment du fait qu'elle devenait de plus en plus indépendante (en possession d'une mobylette, puis d'une charrette). Le chef du camp de Mouans-Sartoux, Monsieur A.B., lui a par exemple coupé les allocations familiales, l'a humiliée, a ordonné à l'infirmière de ne pas soigner les membres de la famille. [...]
[...] En effet, elle les a exclus, elle les a enfermés dans des camps, elle ne leur a pas permis d'apprendre la langue française, ce qui est le facteur primordial de la communication, ce qui permet de briser la glace. En outre, la France a ignoré les harkis qui ont pourtant combattu à ses côtés. Où sont donc la reconnaissance envers autrui et le respect d'autrui ? Non, pas un merci ! Leur dignité d'hommes libres dans un pays libre n'a pas été reconnue. [...]
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