«La cabane de dix pieds carrés», ou «Hôjôki », dont la traduction vient de paraître en langue française aux éditions lyonnaises Ancre et Encre, figure parmi les chefs d'oeuvre de la littérature japonaise du treizième siècle. Bien que certains universitaires contemporains en contestent l'origine, ce texte est généralement attribué à Kamono-Chômei. Sur ses vieux jours, cet aristocrate, déçu de n'avoir pu obtenir le titre ancestral de Seigneur Gardien du Pélerinage de Kamo à Kyôtô, décide de quitter le monde pour se retirer dans les collines. Il cherche refuge dans la nature et dans la philosophie bouddhiste, se satisfaisant de mener une existence simple agrémentée de plaisirs authentiques. Ami de la lune et du vent, il effectue de longues promenades dans les collines et les forêts, parfois accompagné d'un jeune adolescent avec qui il partage des émotions de contemplatif. Dégoûté d'un monde trop plein de violents contrastes et de cataclysmes provoqués par la nature animée et inanimée, il ne tolère plus que la vision du paysage changeant selon les saisons.
[...] D'autre part, on développait les talents artistiques dans le but de favoriser le Zen. Les arts zen les plus divers commençaient de fleurir, moyens habiles pour conduire sur le chemin de la concentration et de l'Eveil. Dans le Zen Rinzaï, comme dans la Chine des Sung, on employait abondamment les koans. Les deux écoles s'opposaient dans des joutes oratoires souvent répétitives, et sur des terrains finalement superficiels et particulièrement conceptuels. Une excellente illustration des débats qui pouvaient agiter les deux écoles est cette déclaration de Maître Hakuin : «J'ai entendu dire que Yung-chiao était considéré comme un remarquable professeur de Zen Sôtô . [...]
[...] C'est là un des virages majeurs de l'histoire nippone. La noblesse avait perdu la partie. Le pouvoir était aux militaires et il allait le rester pendant sept siècles. Les combats qui faisaient rage au douzième siècle étaient on ne peut plus sanglants. Quand l'honneur est en jeu, on peut tuer frères et père. La sensibilité extrême des Japonais peut être le pendant de la plus extrême cruauté. La soie et le sabre construisent un équilibre toujours en balance, comme le montre ce passage du Récit de l'ascension et du déclin des Minamoto et des Taira (Genpei-seisuki), qui raconte le massacre des enfants des généraux ennemis: Ces enfants étaient charmants et racés à la fois. [...]
[...] Il s'agit de savoir quelles déités sont les plus puissantes : celles du bouddhisme ou celles du shintoïsme ? En fait, le débat qui oppose les uns et les autres tient plus de la lutte politique entre les différents clans qui entourent la cour impériale. Finalement, c'est surtout l'emballage culturel le langage apporté par des calligraphes, l'art de la poterie et celui du textile qui accompagne la religion et la personnalité forte du prince Shotoku (574-622) qui vont contribuer à intégrer les factions progressistes au sein de la société, ce qui permettra au bouddhisme d'entrer au Japon et d'y prendre racine. [...]
[...] Un acte accessible qui vise à rassembler et à résumer l'ensemble des larges doctrines du bouddhisme. Ces dernières, sans doute, ont été élaborées pour les sages et les fins lettrés, mais au quotidien, l'ignorant et le pêcheur en quête trouveront dans cet acte simple un réconfort et un cheminement qui leur sont plus adaptés. L'école du Zen, venue directement de Chine et introduite au Japon par le moine Yôsai, met en valeur la pratique de zazen. Cette dernière n'est pas nouvelle. [...]
[...] Son Essai sur la supériorité du bouddhisme sur le confucianisme et le taoïsme est avant tout une œuvre littéraire. La puissance des deux sectes devait se confirmer au cours des siècles suivants. Elles connurent au fil du temps une évolution qui les amena à construire un bouddhisme surtout préoccupé d'atteindre aux jouissances terrestres. Leurs prières cherchaient à conjurer les mauvais sorts, à obtenir des bienfaits, principalement au profit des classes nobles, plus lettrées, qui furent les premières touchées par la grâce de cette religion. [...]
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