« On sait à peu près pourquoi une œuvre est mauvaise. Mais bien moins pourquoi elle est bonne. », Observe Pierre Reverdy, soulevant ainsi une question essentielle pour la littérature à laquelle les auteurs et les critiques se sont longtemps intéressés : comment différencier un simple texte d'une œuvre littéraire et pourquoi certains ouvrages s'élèvent-ils au dessus des autres ?
A ces interrogations, Flaubert répond qu' « il faut juger une œuvre non sur la qualité littéraire mais sur le temps que le lecteur met à s'en remettre. » A travers cette affirmation tout à fait catégorique, ce que souligne la fermeté de l'expression « il faut », Flaubert place paradoxalement la réaction subjective propre à chaque lecteur au dessus du critère objectif principalement utilisé qu'est la qualité littéraire. On peut donc se demander quelles propriétés forment cette qualité et ce qui détermine le temps que le lecteur met à se remettre d'une oeuvre. Enfin, dans le contexte du jugement d'une production littéraire, quels peuvent être les rapports entre ces deux techniques ? C'est à cette dernière question que nous tâcherons de répondre après avoir vu pourquoi Flaubert refuse la qualité littéraire comme seul critère, et ce qui fait l'intérêt des réactions du lecteur pour le jugement.
[...] On a vu précédemment que la qualité littéraire se posait comme critère tout à fait objectif, préétabli ; au contraire, les réactions du lecteur, l'influence de l'œuvre sur son esprit forment un critère bien plus subjectif, et il est clair que les réactions sont toujours variées face à une nouveauté, puisque tous les goûts sont dans la nature. De plus, ces deux critères portent sur deux aspects tout à fait différents du travail de l'écrivain. Le premier critère s'apparente à une tâche peut-être plus technique, traitant d'un exercice de langue, des figures de rhétorique employées alors que le second parait porter plus sur la relation que l'auteur réussit ou non à instaurer entre le lecteur, placé ici au premier plan, et l'œuvre. [...]
[...] Ces exigences précises peuvent porter sur la forme : la versification a longtemps été imposée inflexiblement en poésie, ou sur le fond : dans la tragédie classique, l'histoire devait se dérouler selon la règle des trois unités, de lieu, de temps et d'action. Ainsi, toute œuvre littéraire se distinguait des autres productions écrites par le respect de ces exigences précises et l'on pouvait déterminer sa valeur selon l'harmonie générale et le naturel avec lequel elles étaient intégrées qui s'en dégageaient. La qualité littéraire est donc un critère objectif, fondé sur une logique et une appréciation rationnelle de l'œuvre. [...]
[...] On peut donc se demander quelles propriétés forment cette qualité et ce qui détermine le temps que le lecteur met à se remettre d'une oeuvre. Enfin, dans le contexte du jugement d'une production littéraire, quels peuvent être les rapports entre ces deux techniques ? C'est à cette dernière question que nous tâcherons de répondre après avoir vu pourquoi Flaubert refuse la qualité littéraire comme seul critère, et ce qui fait l'intérêt des réactions du lecteur pour le jugement. On constate, dans l'affirmation de Flaubert, une forte opposition, révélée par les termes non et mais Il distingue donc clairement deux critères de jugements, la qualité littéraire et l'influence portée sur le lecteur. [...]
[...] Il faut juger une œuvre non sur la qualité littéraire mais sur le temps que le lecteur met à s'en remettre. Flaubert. Commentaire On sait à peu près pourquoi une œuvre est mauvaise. Mais bien moins pourquoi elle est bonne. Observe Pierre Reverdy, soulevant ainsi une question essentielle pour la littérature à laquelle les auteurs et les critiques se sont longtemps intéressés : comment différencier un simple texte d'une œuvre littéraire et pourquoi certains ouvrages s'élèvent-ils au dessus des autres ? [...]
[...] On peut donc dire que Flaubert refuse totalement de se limiter à juger une œuvre simplement sur la qualité littéraire, c'est-à-dire le respect des exigences imposées par le genre provoquant une certaine harmonie, il s'interdit une réception passive et un cadre restreint auquel il est assez simple de répondre puisqu'il ne s'apparente qu'à une technique et recherche donc ce qui manque à cela : l'originalité, la création qui pourra frapper le lecteur. C'est la raison pour laquelle Flaubert remplace le critère objectif qu'est la qualité littéraire d'une œuvre par le temps que le lecteur m'est à s'en remettre soit les réactions subjectives du lecteur. [...]
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