Dom Juan, Le Misanthrope, Molière, pièce de théâtre, tragédie, comédie, Le Bourgeois gentilhomme, Tartuffe, Le Malade imaginaire, La princesse de Clèves, Proust
Un auteur dramatique contemporain décrit la gestation de ses pièces dans les termes suivants : « Je sais que lorsque je décide décrire une comédie, l'idée se présente d'abord à moi sous forme de tragédie. Si les personnages n'étaient pas aptes à figurer dans une tragédie, il n'y aurait pas de comédie ». Peut-on appliquer cette formule aux deux pièces Le Misanthrope et Dom Juan ?
Si la littérature est partagée entre genres distingués et genres récréatifs, nulle part cette distinction n'est plus prégnante qu'au théâtre, où chaque oeuvre tire sa force du public pour lequel elle est jouée. Plaire ou disparaître, tel est l'enjeu des dramaturges et metteurs en scène. Ce partage de la littérature accroît le mérite des auteurs capables, brouillant la distinction entre ces pôles. Il apparaît de manière la plus éclatante dans l'oeuvre de Molière. Comédien et metteur en scène, plaire au public est une priorité, mais cela ne l'a nullement empêché de composer des pièces moins légères comme le Misanthrope ou Don Juan. Bien que comiques, elles participent à des questionnements moraux sur lesquels les grands esprits de son époque se sont penchés.
[...] Dom Juan et Le Misanthrope - Molière (1665 ; 1666) - La tragédie comique Introduction Si la littérature est partagée entre genres distingués et genres récréatifs, nulle part cette distinction n'est plus prégnante qu'au théâtre, où chaque œuvre tire sa force du public pour lequel elle est jouée. Plaire ou disparaître, tel est l'enjeu des dramaturges et metteurs en scène. Ce partage de la littérature accroît le mérite des auteurs capables brouillant la distinction entre ces pôles. Il apparaît de manière la plus éclatante dans l'ouevre de Molière. [...]
[...] « Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe /Je ne reconnais plus l'auteur du Misanthrope ». Elle est justifiée par le thème et l'intrigue de ces deux pièces. Celles-ci n'ont pas d'issue heureuse, comme l'exige le genre « comique » : Don Juan est jeté aux enfer, qu'il a séduite et trahie, tandis que Alceste éconduit, se retire piteusement du monde. Deux pièces de révolte La gravité de ces pièces provient de la férocité avec laquelle Molière aborde des sujets graves. [...]
[...] et à la dernière (« Qu'est-ce donc ? qu'avez-vous ? » scène acte I et « allons employer toute chose. Pour rompre le dessein que son cœur se propose. » scène 8 acte 5). Cette absence d'évolution du personnage tout au long de la pièce constitue son caractère comique, comme son caractère tragique, en illustrant son incapacité à sortir de sa condition. Ce constat lucide est exposé cruellement à la scène 4 de l'acte II. Célimène y fait un portrait féroce d'Alceste (« Il prend toujours en main l'opinion contraire, Et penserait paraître un homme du commun, Si l'on voyait qu'il fût de l'avis de quelqu'un. [...]
[...] Il souligne ce qui suscite « terreur et pitié ». On se rappelle de cette observation de Toinette dans le Malade Imaginaire « Oui, vous êtes fort malade; j'en demeure d'accord, et plus malade que vous ne pensez. » . Les situations comiques tirent leur origine de causes opaques qui entretiennent le malaise du spectateur. Ainsi la confrontation de la scène 4 de l'acte IV, interrompue par la réplique suivante « Monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler. [...]
[...] Lui seul est lucide, en refusant d'apparaître sur cette scène. En quête un idéal de sincérité absolue, il refoule ses sentiments « Plus on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte ; à ne rien pardonner le pur amour éclate » (scène 4 de l'acte II) et sa vie sociale « tout est d'un grand mérite également doué, ce n'est plus un honneur que de se voir loué ; d'éloges on regorge, à la tête on les jette, » (scène 5 de l'acte III). [...]
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