Dissertation : Jeanne Lodt a écrit "qu'il y a plus de psychologie que de morale chez Marie de France". A la lumière de votre lecture des Lais de Marie de France, vous analyserez cette affirmation.
dans quelle mesure les histoires racontées dans les lais laissent-elles aux lecteurs le soin d'élaborer lui-même un discours moral et psychologique ?
[...] Les lais de Marie de France ménagent une grande place à l'analyse psychologique des personnages et des situations Les lais donnent à voir des situations immorales L'adultère (presque tous les lais) La triche (« Les deux amants ») Le complot (« Bisclavret ») Or il n'existe pas de morale systématique dans le dénouement de ces histoires L'adultère n'est pas toujours puni (« Guigemar », + « Eliduc » : Guilliadon ne meurt pas durant la traversée en mer) Les fins malheureuses peuvent frapper des personnages méritants (« Chaitivel ») L'amour ne triomphe pas toujours En revanche, les comportements des personnages valent pour leur ressors psychologiques De l'analyse de l'amour comme valeur positive . (« Guigemar » : un homme ne doit pas rester seul selon la biche ; connotation positive de l'amour qui explique peut-être l'indulgence des récits vis-à-vis de l'amour extra-conjugal) . à l'analyse de la jalousie, son pendant Une problématique oedipienne dans « Les deux amants » Transition : les lais de Marie de France donnent à voir des situations immorales, et pourtant, le sort ne rend pas systématiquement justice aux personnages méritants, ni ne punit les coupables. [...]
[...] Il y a donc bel et bien une morale, bien qu'elle ne soit pas conforme au code de l'amour courtois (qui proscrit notamment le meurtre) En réalité, psychologie et morale s'entremêlent Psychologie et morale se recoupent Les bonnes actions et la tempérance rachètent les fautes (Eliduc : Guildeluec pardonne à son mari de l'avoir trompée lorsqu'il était à Exeter) Les éléments des différents récits offrent prise à des analyses de natures à la fois psychologique et morale . ou s'annulent Dans « Les deux amants », la droiture du chevalier n'est pas récompensée : difficulté de donner un sens au récit. Dans « Frêne », la dureté de la mère est rachetée par la chance : Frêne est finalement reconnue comme la jumelle de Coudrier. [...]
[...] De ce fait, il semble que MDF s'intéresse davantage aux mécanismes psychologiques à l'oeuvre, en adoptant une certaine neutralité. Mais il semble que l'on puisse malgré tout apercevoir une forme de morale Chez Marie de France, la morale ne vient pas du sort mais des hommes Le hasard ne s'occupe pas toujours de punir les opposants Mais certains personnages négatifs sont tués (« Yonec » : le fils du vautour venge son père bien plus tard) Il existe une gradation dans les fautes des personnages L'amour n'est pas coupable (l'amour triomphe dans « Guigemar » et dans « Frêne ») Le complot qui en découle éventuellement, lui, l'est. [...]
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