Si le théâtre connaît son apogée au XVIIe, et les essais aux XVIIIe, avec les philosophes des Lumières, la poésie, elle, règne quasiment sur les autres siècles. La période du Moyen Age, où tout est écrit en vers, accorde une place prépondérante à la « poésie ». Au XVIe, la Pléiade impose de nouvelles règles à cet art, et lui donne de ce fait encore plus d'importance. Enfin, le XIXe siècle peut être considéré comme l'apogée de la poésie, avec la prédominance du mouvement romantique. Cependant, au XXe siècle encore, les auteurs n'étaient pas forcément d'accord sur le rôle à lui attribuer… Chacun avait sa propre opinion sur la question. Ainsi, Jean Cocteau, dans Le Rappel à l'ordre – Lettre à Jacques Maritain, paru en 1926, exprime ce qu'est sa conception de la poésie. Selon lui, elle doit montrer au lecteur « ce sur quoi son cœur, son œil glissent chaque jour, sous un angle et une vitesse tels qu'il lui paraît le voir et s'en émouvoir pour la première fois ». A quoi sert la poésie ? A faire en sorte que les Hommes regardent enfin autour d'eux, et voient sous un aspect nouveau le quotidien, et ses objets, auxquels ils ne prêtaient plus aucune attention, par habitude. La poésie serait donc un moyen de percevoir différemment le monde qui nous entoure. Mais qu'en pensent d'autres poètes ? Il serait intéressant de voir les diverses conceptions existantes pour ce noble art. Nous étudierons donc dans une première partie le rôle assigné à la poésie par Cocteau, en nous intéressant plus particulièrement aux thèmes du quotidien dans la poésie, ainsi qu'aux poèmes descriptifs et à l'idée d'une transmutation du langage permettant de surprendre le lecteur. Puis nous montrerons dans une seconde partie que cette conception de la poésie s'oppose à d'autres, plus répandues jusque-là, et notamment celles de l'exotisme, du symbolisme (et plus particulièrement de l'hermétisme) et du lyrisme. Enfin, dans une dernière partie, nous traiterons d'une conception non abordée par Cocteau, et qui dépasserait celles évoquées : le poète voyant.
[...] Ainsi, dans le poème de Jacques Réda, La Bicyclette s'opère véritablement la métamorphose d'un objet du quotidien. Par un travail sur le langage, il transforme les choses banales, comparant ici une vulgaire bicyclette à un oiseau, puis un astre, éléments nettement plus nobles La bicyclette, rencontrée au hasard d'une déambulation, retient le regard du passant. Le poète traduit par un flot d'images la métamorphose de cet objet technique et banal sous l'effet d'une lumière ardente de soleil couchant. Le texte déroule le récit de cette transfiguration progressive, mais la communication de cette aventure sensorielle ne peut s'effectuer sans un ralentissement auquel invite un ensemble de ressources poétiques. [...]
[...] Par ailleurs, beaucoup de ses titres se réfèrent au sens de la vue. On peut prendre l'exemple de J'ai vu le menuisier l'un de ses poèmes ou ce titre est répété cinq fois, presque à chaque distique. Guillevic est en fait, par excellence, le poète de l'espace et de sa description. Enfin, Francis Ponge, quant à lui, reconnaît que la jubilation que peut provoquer l'activité poétique provient en large part de la surprise renouvelée devant un objet pourtant connu (il nomme "objeu" cette relation particulière à l'objet). [...]
[...] Le texte est axé sur l'expression d'un lyrisme heureux et amoureux, proche de la nature et projeté sur elle. Ce poème est un hymne à la joie de vivre et à l'amour, au travers d'une rencontre sentimentale. D'autres auteurs, comme Gérard de Nerval, utiliseront dans leurs œuvres des rencontres amoureuses, au dénouement heureux ou malheureux, souvent personnelles et faisant également appel aux sentiments et à l'amour de la nature. Il y a une véritable notion d'intemporalité, pour ce qui est de l'évocation des sentiments. [...]
[...] Redécouvrir la vie c'est pour Prévert, retrouver ce contact avec la nature qui est perdu. En bref, la poésie du quotidien chez Prévert, c'est démontrer des choses simples, que tout un chacun connaît, mais qui sont oubliées. Pour conclure, Jacques Prévert montre la vie sous diverses facettes. Il s'amuse à la raconter et à nous la révéler. En traitant du quotidien, il fait en sorte que chacun se sente concerné par ses poèmes. Ensuite, la poésie doit faire VOIR, et c'est par la description qu'elle y parvient. [...]
[...] Premièrement, l' exotisme dont Cocteau se moque a pourtant donné des chefs- d'œuvre. Mais qu'est-ce que l'exotisme ? Ce courant des Romantiques est défini comme une " rêverie de l'espace lointain " qui suppose une certaine attitude mentale envers l'étranger, une sensibilité particulière, développée dans le contexte d'un voyage. En effet, l'exotisme serait la réponse à un besoin : le désir de fuite. La lecture de poèmes exotiques est ainsi l'occasion de " voyager d'opérer un départ imaginaire, loin de la vie quotidienne et de ses tracas. [...]
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