L'œuvre de Joyce est canonique, référence obligée de la critique et des cercles littéraires, mais il est aussi peu d'œuvres qui aient autant réussi à décourager ses lecteurs…
- Joyce commence tout juste à entrer dans la conscience collective et a du mal à sortir de son image de « writer's writer » (= écrivain pour écrivain), car la leçon qu'il donne est d'abord une leçon d'écriture et il a du mal à sortir de son image d'auteur élitiste, réservé à un public lettré.
- Joyce marque un tournant en littérature, tout comme Proust, Kafka ou Céline ; les autres écrivains ne peuvent ignorer son œuvre, ils ne peuvent continuer à écrire comme si elle n'existait pas, puisqu'elle remet en question les conceptions classiques de la littérature et ouvre des possibles immenses.
- comme celle de Proust, l'œuvre de Joyce est un seuil en arrière duquel il n'est pas possible de revenir.
Plan:
I – présentation de sa vie et de son œuvre
II – éclairage sur 3 de ses œuvres
III – éléments de synthèse pour dégager des traits esthétiques qui ont influencé la postérité
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[...] - ce livre a la forme d'un roman : Joyce s'est proposé de reconstituer l'enfance et l'adolescence d'un artiste dans un milieu et des circonstances donnés le titre indique que c'est aussi l'histoire de la jeunesse de l'artiste en général). ( le héros (l'artiste) s'appelle Stephen Dedalus Etienne Dedale ( nom symbolique (Etienne = martyr, Dédale = nom de l'architecte du Labyrinthe et du père d'Icare + symbole de Télémaque, l'homme dont le nom signifie loin de la guerre + Joyce s'est inspiré de son adolescence (de son milieu, de ses souvenirs de famille, de ses études chez les Jésuites) - ms ce n'est pas une autobiographie : Joyce a tiré Stephen Dedalus de lui- même, mais en même tps, il l'a créé. [...]
[...] - l'œuvre de Joyce n'a cessé d'évoluer vers un symbolisme de plus en plus grand et de plus en plus poussé. Joyce utilise toutes sortes de références culturelles, qu'elles soient littéraires, historiques et religieuses ; et le symbolisme religieux est très présent, dans Ulysses mais surtout dans Finnegans Wake. - par ailleurs, Joyce n'a cessé de chercher à écrire une œuvre qui serait une somme, une œuvre totale qui engloberait le monde mais serait aussi à elle-même sa propre fin, et en cela il est particulièrement moderne et proche des recherches et conceptions des auteurs du XXème siècle. [...]
[...] ( l'éphiphanie (chez Platon ou les mystiques) est liée à une expérience spitiruelle et esthétique ; chez Joyce, les épiphanies vont toutes vers la Vie, non vers l'art L'art c'est l'expression même, l'expression centrale de la vie ; et la vie, justement, est rencontrée lors de ces brèves illuminations que sont les épiphanies ( évolution de l'épiphanie vers une subjectivisation du réel Le monologue intérieur ( c'est l'invention joycienne la plus connue, et utilisée principalement dans Ulysses (notamment dans le monologue final de Molly Bloom) - Joyce cependant a rendu cette invention à son propriétaire : Edouard Dujardin, qui l'avait utilisée en 1887 dans Les lauriers sont coupés. - cette technique consiste principalement à passer de la narration à la 3ème personne à la reproduction immédiate des pensées du personnage, à la 1ère personne, sans aucune transition et en utilisant le style indirect libre. [...]
[...] - 1907 : publication à Londres d'un recueil de courts poèmes : Chamber Music. - de 1904 à 1907, il écrit environ 1000p de Stephen Hero puis il cesse d'écrire : il ne sait pas comment continuer ( il jette une partie du manuscrit au feu (mais il nous en reste une partie publiée après sa mort, contre sa volonté : Joyce qualifiait cette œuvre de production d'écolier - de 1907 à 1914, il écrit A portrait of the Artist as a Young Man, qui est une seconde version (différente) de Stephen Hero, + structurée et + symbolique. [...]
[...] - Le livre n'a ni commencement ni fin dit Joyce (il tourne en rond en quelque sorte, comme l'Histoire), mais il a tt de même 4 parties, elles- mêmes divisée en chapitres. - + Joyce a été très influencé par des philosophes pour la composition de ce roman ( il construit son roman conformément à la philosophie de l'histoire de Giambattista Vico (dans la Scienza nuova), vision cyclique d'un retour éternel de 3 phases successives : âge du divin, âge des héros, âge de l'humain qui finit sur un désordre tel que, après un intervalle ricorso il n'y a plus qu'à recommencer ( et de fait, la dernière phrase, inachevée, s'arrête sur un along the sans point final, pour nous faire revenir au premier mot riverrun, past Eve and Adam's (la dynamique du livre entier lui vient de son rapport avec l'Histoire). [...]
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