Apollinaire, dans "Il y a", recueil posthume de ses œuvres de jeunesse, s'est souvent inspiré d'œuvres antérieures. « La cueillette » ou « Adieux », par exemple, reprennent les motifs anciens du Carpe diem et de la fuite du temps et présentent des références assez nettes aux poèmes de Ronsard, entre autres « Mignonne, allons voir si la rose ... » ou « Quand vous serez bien vieille ... »
Le lecteur qui connaît les poèmes de Ronsard perçoit alors bien les jeux de récriture opérés par Apollinaire, mais cette connaissance préalable est-elle nécessaire pour aimer et comprendre son œuvre? Apprécie-t-on mieux un texte littéraire quand on est capable d'y reconnaître des références ou des échos à des œuvres qui l'ont précédé? On peut se demander si le plaisir et la qualité de la lecture sont subordonnés à l'identification des phénomènes d'intertextualité.
[...] La cueillette ou Adieux par exemple, reprennent les motifs anciens du Carpe diem et de la fuite du temps et présentent des références assez nettes aux poèmes de Ronsard, entre autres Mignonne, allons voir si la rose . ou Quand vous serez bien vieille . Le lecteur qui connaît les poèmes de Ronsard perçoit alors bien les jeux de réécriture opérés par Apollinaire, mais cette connaissance préalable est-elle nécessaire pour aimer et comprendre son œuvre? Apprécie-t-on mieux un texte littéraire quand on est capable d'y reconnaître des références ou des échos à des œuvres qui l'ont précédé? [...]
[...] Pour l'apprécier pleinement, il importe peu alors d'identifier toutes les références aux œuvres de ses prédécesseurs. En poésie, où la notion de tradition est encore plus vivace qu'ailleurs, il faut parfois même savoir se défaire d'une volonté d'identifier les allusions culturelles, ou les emprunts pour se laisser aller à l'émotion du poème. Ainsi, il est communément admis que certains poèmes publiés sous le nom de Louise Labé reprennent des procédés chers au poète italien Pétrarque: image du feu, allusions mythologiques, antithèses récurrentes, etc. [...]
[...] D'ailleurs, toutes les œuvres ne sont pas nourries de références, certaines revendiquant au contraire leur originalité. III. L'œuvre littéraire n'est pas forcément écho et référence à d'autres œuvres 1. La littérature est aussi recherche de nouveauté et d'originalité L'histoire de la littérature est marquée par des œuvres qui s'imposent par leur refus de la tradition et de la référence et dans lesquelles il serait vain de chercher à reconnaître des échos à d'autres textes. Dans sa Réponse à un acte d'accusation Victor Hugo fustige les tenants de la tradition littéraire, paralysés par le carcan des règles classiques. [...]
[...] Cependant, il a renouvelé le sens du personnage et l'a modernisé. En effet, alors que l'Œdipe de l'Antiquité se présente comme un héros capable par son intelligence de triompher du sphinx, dans la tragédie du xx" siècle, il se révèle plutôt orgueilleux, mais aussi maladroit et irréfléchi, et c'est le sphinx lui-même qui lui donne la clef de l'énigme. Lhomme n'apparaît plus comme un héros, mais comme un individu médiocre, victime de ses propres illusions et finalement représentative de notre modernité. [...]
[...] Dans Les Mots, Sartre met clairement en évidence ce rapport particulier d'une œuvre avec une sensibilité: si l'enfant qu'il était apprécie tant les récits héroïques, c'est pour se venger» de son incapacité à s'intégrer dans le monde réel et à jouer avec les enfants de son âge. Ainsi, l'œuvre littéraire touche le lecteur surtout parce qu'elle entre intimement en résonance avec lui. Conclusion Identifier les références en jeu dans un texte est souvent source de plaisir et permet parfois de mieux apprécier l'œuvre, de mieux la comprendre, de l'évaluer plus justement. [...]
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