Il est difficile de déterminer des règles en art. Le lecteur ou le spectateur se demandent toujours qui sont les initiateurs de tel ou tel genre. Ils pensent à Balzac ou à Flaubert pour le réalisme, à Baudelaire pour le symbolisme ou encore à Théophile Gautier pour la poésie parnassienne. Pourtant, Marcel Proust écrit dans le Contre Sainte-Beuve : « En art il n'y a pas (au moins dans le sens scientifique) d'initiateur, de précurseur. » Il ajoute que « Tout est dans l'individu, chaque individu recommence, pour son propre compte, la tentative artistique ou littéraire ; et les œuvres de ses prédécesseurs ne constituent pas, comme dans la science, une vérité acquise dont profite celui qui suit. » Pour Proust, « un écrivain de génie aujourd'hui a tout à faire. Il n'est pas beaucoup plus avancé qu'Homère. »
Marcel Proust développe une thèse où il émet l'idée que l'artiste réinventerait tout à lui tout seul, sans précurseur ou initiateur.
Dans quelle mesure l'artiste ne serait que le commencement de lui-même ? Ne puise-t-il pas dans un panel d'œuvres modèles ?
[...] On peut parler de littérature sérielle comme on parle généralement de musique sérielle. Des notes se répètent indubitablement à la manière de thèmes ou de motifs dans les œuvres ou les tableaux. La Farce de Maître Patelin, Le Médecin malgré lui de Molière ou encore Le Docteur Knock de Jules Romains laissent tous apparaître des types humains qui obsèdent sûrement de façon inconsciente. Néanmoins, la tartufferie n'appartient qu'aux œuvres de Molière. Les personnages hypocrites et faux évoluent sous la plume d'autres auteurs et n'appartiennent pourtant pas au même héritage. [...]
[...] De plus, l'œuvre d'art selon Baudelaire est génératrice du beau. L'artiste peut se satisfaire d'avoir trouvé sa vérité et de faire émerger le Beau comme il le perçoit et tel que personne ne peut le créer. La poésie symboliste n´est la continuité d'aucune autre. Le réalisme et le naturalisme se complètent mais ne s'inspirent nullement. C'est l'effet produit sur le lecteur qui fait toute la différence. L'égotisme de Stendhal, le bovarysme de Flaubert, la robinsonnade de Daniel Defoe ont été les vérités acquises par les artistes eux-mêmes. [...]
[...] L'artiste est témoin de son temps. Son message doit être simple et clair, compréhensible pour tous. Prenons l'exemple de Claude Monet, le Père de l'Impressionnisme qui cherche à Interpréter la peinture suivant sa sensibilité, sa personnalité, tout en gardant sa fraîcheur, sa spontanéité, son authenticité. L'œuvre produite dépend des origines, du milieu familial, de l'environnement. En somme, dans l'art on ne trouve pas d' »initiateur ou de précurseur Le créateur est guidé par le genius il échappe donc à la vérité acquise dont profite celui qui suit. [...]
[...] Il n'y a pas de précurseurs, il n'existe que des retardataires. On parle d'ailleurs souvent d'artiste avant-gardiste. Cela signifie que les thèmes, les motifs ou les styles peuvent se répéter, naître et disparaître sous des allures nouvelles. Avant d'avoir vu l'Espagne, Manet avait peint des tableaux déjà empreints de la saveur espagnole à tel point que Baudelaire déclara que Le génie espagnol s'est réfugié en France. Ses tableaux tels que Corrida, La mort de torero confirment son goût prononcé pour l'Espagne qu'il réinvente. [...]
[...] Initiateur ou précurseur en Littérature selon Proust Marcel Proust écrit dans le Contre Sainte-Beuve : En Art il n'y a pas (au moins dans le sens scientifique) d'initiateur, de précurseur. Tout est dans l'individu, chaque individu recommence, pour son propre compte, la tentative artistique ou littéraire ; et les œuvres de ses prédécesseurs ne constituent pas, comme dans la science, une vérité acquise dont profite celui qui suit. Un écrivain de génie aujourd'hui a tout à faire. Il n'est pas beaucoup plus avancé qu'Homère. [...]
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