L'Ingénu, Voltaire, comique de situation, comique de geste, divertissement, critique sociale, mécanismes d'ironie, Mlle de Kerkabon, M. de Saint-Yves, Huron, parcours d'intégration
Voltaire utilise l'humour pour faire passer des messages et critiques envers la société. Comme lorsque Melle de Kerkabon et Melle St Yves se promènent désespérément et que subitement une scène étrange les interpelle ; "la curiosité, l'emportant bientôt sur toute autre considération, elles se coulèrent doucement entre les roseaux, elles voulurent voir de quoi il s'agissait" (chapitre III).
[...] On peut voir que Voltaire critique le baptême à l'aide du regard naïf de l'ingénu et du comique. Voltaire veut montrer que le baptême n'est pas sacré que c'est n'est qu'une simple cérémonie. Voltaire utilise l'ironie envers la société, on peut voir le comique de situation par contraste. Un mécanisme de l'ironie à plusieurs niveaux Le mécanisme de l'ironie se développe à plusieurs niveaux, notamment au niveau lexical et au niveau de l'action : M. de Saint-Yves est présenté comme une "grande physionomiste" (chapitre II) lorsqu'elle observe les deux portraits et le visage de Huron; l'hyperbole "très habilement" réfute ensuite l'affirmation précédente. [...]
[...] Comme lorsque Melle de Kerkabon et Melle St Yves se promènent désespérément et que subitement une scène étrange les interpelle ; la curiosité, l'emportant bientôt sur toute autre considération, elles se coulèrent doucement entre les roseaux, elles voulurent voir de quoi il s'agissait (chapitre III). L'Ingénu attendait pour se faire baptiser dans la rivière. Cette scène est un comique de situation, car la curiosité des deux jeunes femmes qui ne voulaient pas se faire voir espionnent l'ingénu qui était dévêtu. Le comique se manifeste à trois niveaux. Dans un premier temps, nous avons le comique de geste suggéré par les réactions de Mademoiselle de St Yves lorsque l'ingénu se montre à la fois trop insistant et trop entreprenant. [...]
[...] Le comique de mots en dernier lieu est mis en avant par le malentendu "je vous épouse" (chapitre VI). Voltaire divertit le lecteur en critiquant, en se moquant des personnes "haut placée" dans la société, mais il critique également les gens de l'église. Prenons l'exemple de l'évêque qui arrive en carrosse lors de mon baptême : "on prit jour avec l'évêque de Saint-Malo, qui flatté, comme on peut le croire de baptiser le Huron, arriva dans un pompeux équipage, suivi de son clergé" (chapitre III). [...]
[...] L'épanouissement intellectuel de l'ingénu Le parcours d'intégration du sauvage devient le symbole de la pensée de Voltaire. Le choc nature-culture se résout avec l'achèvement de l'épanouissement intellectuel de l'ingénu, caractérisé par la conservation de sa naïveté et des valeurs "sauvages" considérées positivement par Voltaire; par exemple, les valeurs militaires et l'attitude virile du Huron, qui Voltaire oppose à plusieurs reprises à la faiblesse, à la peur, et à l'impréparation militaire des français, sont gardés par le Huron qui deviendra à la fois un guerrier et un génie. [...]
[...] On assiste à une double évolution, et l'emprisonnement prend le double sens de la contrainte sévère exercée par le pouvoir, et de la retraite utilisée pour la conquête du savoir. Pour les deux prisonniers de la Bastille, le dialogue est donc l'occasion de passer d'une première à une seconde vue de la réalité : la prison permet au Huron de se transformer de "brute en homme" chapitre XI) en ayant de longues réflexions avec Gordon sur divers sujets comme la philosophie, la géométrie, les sciences, tout en infligeant la pire séparation (pour l'ingénu c'est son impossibilité de voir Mlle Saint-Yves). [...]
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