L'épouvantable cataclysme de la Seconde Guerre mondiale a marqué notre littérature d'une trace indélébile. La division du monde en deux blocs, l'instabilité politique, les perspectives de l'utilisation des armes atomiques aggravent un climat d'angoisse dont l'angoisse existentialiste n'est qu'une des formes. Faut-il refuser l'inaction (problème de l'engagement chez Sartre et Camus) ou faut-il au contraire éviter de nous poser les problèmes en adoptant une attitude désinvolte (François Sagan) ? (...)
[...] Les écrivains pendant la guerre Sous l'occupation allemande, l'écriture est un moyen largement utilisé par les nazis pour diffuser les idées totalitaires et faire de la propagande. Les opposants au régime sont persécutés et la censure largement usitée empêche naturellement la parution de certaines œuvres littéraires contestataires. Une partie des milieux intellectuels réagit par le choix délibéré de la collaboration. Pierre Drieu la Rochelle, par exemple, se tourne vers l'Allemagne (Gilles, 1939). De même, Louis-Ferdinand Céline a composé juste avant la guerre des pamphlets antisémites (Bagatelles pour un massacre, 1937). [...]
[...] Ces détracteurs réclament un style léger, une lecture-plaisir. L'école du "Nouveau Roman" est née. Avec "Bonjour tristesse" Françoise Sagan obtint un succès foudroyant en révélant une jeunesse qu'on s'empressa de juger immorale. Conclusion Deux conflits mondiaux successifs ont rendu l'homme contemporain étranger à lui-même, étranger à la nature et à la société. Les romanciers d'aujourd'hui devront donc s'efforcer de peindre l'homme tel qu'il est avec ses angoisses, ses peurs, ses doutes. Au romanesque balzacien va succéder un romanesque de l'impuissance. [...]
[...] La fin de la guerre et la découverte des camps d'extermination marquent naturellement le tournant d'une époque. La deuxième guerre mondiale a laissé une empreinte au fer rouge dans la mémoire et la sensibilité collectives. Ses années douloureuses ont été marquées par les atrocités faites aux hommes (univers concentrationnaire, bombe atomique, torture Encore une fois, il est indéniable que l'histoire a pesé de tout son poids sur l'univers littéraire et une nouvelle forme de roman commence à voir le jour. Des précurseurs passés alors inaperçus esquissent le roman de demain, notre roman d'aujourd'hui. [...]
[...] Il y dans les romans de Sartre, de Simone de Beauvoir et de ceux qui écrivaient sur leurs pas, une sorte de lumière triste. Les thèmes de la solitude, de l'angoisse, de la difficulté à communiquer et à trouver un sens à l'existence y sont importants et omniprésents. Souvent, on y trouve également une certaine critique de la modernité et de l'optimisme humaniste. Une citation de Jean-Paul Sartre qui illustre la pensée de ses nouveaux écrivains engagés : " l'écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. [...]
[...] L'existentialisme sartrien prône un engagement dans la vie quotidienne de la cité, puisque l'Homme s'édifie dans sa relation avec le monde. La compagne de Sartre, Simone de Beauvoir, mène une réflexion sans précédent sur la condition féminine ; après la guerre, elle illustre sa pensée dans des essais (le Deuxième Sexe, 1949) et des récits autobiographiques (Mémoires d'une jeune fille rangée ; la Force des choses, 1963). Recommandé par les existentialistes mais pratiqué par des écrivains de toutes tendances, l'engagement politique marque la naissance de la figure de l'intellectuel moderne, est un aspect nouveau et important de la vie culturelle en France après la guerre. [...]
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