Le renard, un « vrai tartuf », un « archipatelin », un « franc patte-pelus » et par définition un « rusé », telle est sa réputation qui perdure dans le temps. Cet animal espiègle à fait couler beaucoup d'encre et il trône encore aujourd'hui à travers cette image de chapardeur : « Être rusé comme un renard » dirons-nous. Anciennement nommé goupil, c'est avec Le Roman de Renart, et son vif succès (XIIème et XIIIème siècle), que le nom « renard » est attribué à l'animal. Ce dernier prend une place considérable dans la culture littéraire. En effet, nous pouvons le qualifier de topos s'inscrivant principalement dans les fables. Son image n'évolue pas et sa réputation est faite depuis bien des siècles. Tout commence avec Esope (VIIème au VIème siècle avant J-C), écrivain grec et père fondateur des fables, qui personnifie le renard dans cinquante et une de ses cent fables. Nous retrouvons dans ses écrits les histoires les plus connues : Du Corbeau et du Renard , Du Renard et de la Cigogne, d'un Singe et d'un Renard ... Ces titres ne nous sont pas inconnus. En effet, les auteurs du Roman de Renart ainsi que Jean de la Fontaine ont largement repris les fables d'Esope. D'ailleurs, La Fontaine ne s'en cache pas. Dans « A Monsieur le Dauphin », il rend hommage à l'auteur grec en écrivant ceci : « Je chante les héros dont Esope est le père ». Le goupil est donc personnifié et devient l'allégorie de la ruse et même du mal. Des légendes et des mythes orientaux mais aussi occidentaux, mettent en scène un renard maléfique. C'est un flatteur, un menteur, malicieux et rusé. Par exemple, chez les peuples du nord de l'Europe, le renard est l'un des animaux emblématiques de Loki (dieu scandinave du feu et de la malveillance). Pour les Chinois et pour de nombreux pays d'Orient, la Renarde est une horrible sorcière qui se déguise, le jour, en une superbe jeune fille. Invitant les personnes à venir ripailler en sa demeure et le soir venu, elle leur fait endurer nombreux sévices puis, les abandonne sur un terrain vague. Ses mythes renforcent l'image d'un animal méprisable. Mais dans les illustrations et les textes le représentant, le renard ne serait-il pas mystificateur entre le bien et le mal ? (...)
[...] Ce-dernier, fait partie de la suite de notre cheminement historique concernant l'image du renard. R oman satirique composé au XIIIème (1288) siècle par Jacquemars Giélée de Lille, Renart le Nouvel est une suite du Roman de Renart de plus de huit milles vers. Nous avons connaissance de l'auteur de l'ouvrage, car il se nomme lui-même et indique le lieu et la date de la composition de l'œuvre : Ce nos dist Jakemars Gielée ( ) En l'an del Incarnation / Mil et deus cens et quatre vins / Et huit fut chi faite li fins / De ceste branche, en une ville / Que on apiele en Flandres Lille. [...]
[...] Nous remarquons également des fleurs en bas à droite. Ces-dernières se moquent de la situation. Nous avons l'impression qu'elles portent des masques et qu'elles regardent en dessous de la queue du goupil. Il y a une portée sexuelle qui est ici suggérée. La gourde rappelle également cette vision de la sexualité. Pour terminer, une colombe est cachée à travers le feuillage des maïs. Cet oiseau à une forte portée symbolique dans le christianisme. En effet, elle est associée au Saint- Esprit, à l'amour et à la paix. [...]
[...] Je serai pour toi unique au monde Ce renard, qui veut donc être socialisé et avoir un ami cher à son cœur, explique qu'il s'ennuie dans le rôle qu'on lui donne traditionnellement et qu'il voudrait avoir une raison de se réjouir. Il aimerait avoir une vie plus belle : Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. [...]
[...] C'est au deuxième plan que nous voyons la suite du déroulement de l'histoire. En effet, nous remarquons le chat à gauche, A ces mots sur un arbre il grimpa bel et bien et les chiens à droite, attaquant le renard. Ici, les animaux ne sont plus personnifiés et reprennent leurs formes naturelles. C'est dans cette seconde partie de l'illustration que nous comprenons le dénouement de la fable. Nous avons l'impression que c'est la ruse du chat qui est projetée à l'arrière-plan et c'est en ce sens qu'il se moque du goupil. [...]
[...] Le Renard et l'Enfant, un film de Luc Jacquet, a ému beaucoup de personne. C'est à travers cette œuvre cinématographique que nous sommes conviés à partager l'histoire d'une petite fille et d'un renard sauvage. Nous apprenons en même temps que l'enfant, à apprivoiser et aimer cet animal. Le renard, un archipatelin un franc patte-pelus ? Mais pas seulement Il peut être émouvant et attendrissant. Bibliographie Le Roman de Renart : La Vallière, Louis César de la Baume-Le Blanc, Roman de Renart [manuscrit], p.66 327p. [...]
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