Comme dans toute la littérature insulaire, l'île du docteur Moreau est un roman qui cristallise bien des mystères. Après avoir été durant toute la première partie du roman un espace propice aux expériences du docteur Moreau, l'île devient après la mort du savant fou un espace irréel et inquiétant auquel le narrateur, Prendick tente d'échapper. Le chapitre XII « Un peu de bon temps » expose les conséquences immédiates qui suivent la mort du docteur Moreau et l'effondrement de l'ordre écologique artificiel qu'il avait instauré. On peut alors se demander quelles sont les possibilités qu'offre cet ultime renversement de situation, mais aussi quelles significations prend l'île après la mort du démiurge. Ainsi, au fil de notre étude, nous observerons tour à tour les conséquences et les possibilités que provoque la catastrophe pour Montgomery et Prendick.
Après avoir examiné l'île comme l'effondrement d'un monde utopique, nous nous pencherons sur le fait qu'au fil du chapitre se dessine une possibilité d'évasion.
[...] En l'absence du maître sur l'île, il peut enfin reprendre sa situation en main. De plus, il a réellement conscience de l'évolution de la situation. Hypothèses sur les conséquences de la rupture de l'ordre écologique artificiel Prendick face à la situation garde un regard extérieur, de commentaire. Plus rationnel et plus pragmatique que Montgomery, il garde ses distances. En effet, lorsque les deux hommes s'interrogent sur les conséquences de la catastrophe, le devenir des créatures, Montgomery apparaît alors comme un homme faible, irréfléchi et influençable qui, durant les dix années de son séjour sur l'île n'a pas émis d'hypothèse sur la possibilités d'un effondrement. [...]
[...] L'idée de la mort est toujours présente : la lune morte et blême la désolation de l'océan L'auteur met clairement en avant cette dualité : ce sinistre amas de lumière argentée et d'ombre lugubre L'île offre donc à première vue une possibilité d'évasion, mais la menace est toujours présente et le décor confère un retournement de situation propice. Retournement concrétisé par la destruction des barques empêchant Prendick de fuir. Réflexion du narrateur Pour lui, le seul moyen de survivre à la catastrophe est la fuite. Sa réflexion semble logique et rationnelle. Il a conscience qu'il doit lutter pour sa survie. [...]
[...] CONCLUSION Le chapitre XII : un peu de bon temps fait suite à la catastrophe et met en avant le fait que l'ordre écologique instauré par le docteur Moreau ne pourra perdurer bien longtemps après la mort de ce dernier. L'accident a provoqué un réel retournement de situation pour Prendick jusqu'alors sous l'emprise du savant fou et l'île semble renaître différente et paisible. Pourtant, on constate que derrière un cadre calme et indifférent aux êtres qui l'habitent, la présence des créatures de Moreau se fait nettement ressentir. [...]
[...] L'observation du paysage, lui offre une première évasion. L'île, paysage idyllique et contrasté L'observation du paysage plonge en effet Prendick dans une douce torpeur. Le décor lui apparaît irréel, onirique : la clarté blanche brillante étincelaient et brillaient A cela s'ajoute le calme : la vaporeuse clarté lunaire la paisible splendeur de la nuit Prendick est totalement anéanti par la beauté du paysage, l'île se présente à lui sous un nouveau jour. Pourtant, dans la description du paysage, la dualité se dessine clairement. [...]
[...] Montgomery représente la figure de l'ivrogne, sa violence met en avant la part d'animalité qui réside en chaque être humain. Victime de la boisson, il ne fait preuve d'aucune volonté : il se leva en titubant L'instinct humain paraît alors bien proche de l'instinct animal. Les violences et injures du personnage : un stupide faquin ; un âne baté mettent en avant son absence de réflexion. Face à la violence de Montgomery, Prendick reste calme. En effet, la catastrophe représente pour lui une possibilité d'évasion. [...]
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