Mme de Staël, fille de Necker, le ministre de Louis XVI, naquit à Paris en 1766. Elle se forma dans les salons de sa mère et dans des lectures variées et acquit de bonne heure une vaste érudition. Mariée en 1788 au ministre de Suède, M. de Staël-Holstein, elle publia ses Lettres sur les écrits et le caractère de J.-J. Rousseau, qui était son guide et son idole. Elle vit la Révolution et, en 1793, se sentant en danger, elle alla rejoindre son père sur les bords du Léman à Coppet où elle resta trois ans. Revenue à Paris, elle publia en 1796 son traité de L'Influence des passions sur le bonheur, et en 1800 son livre de La Littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, dont le titre seul est tout un programme nouveau pour la critique. Mais son salon était un foyer d'opposition à Bonaparte qui l'invita, en 1803, à quitter Paris. Après avoir visité l'Allemagne où elle connut Goethe et Schiller, l'Italie, l'Autriche où elle vit Schlegel, elle rentra à Coppet et y reçut une société très brillante. Elle publia Corinne en 1807, et en 1810 essaya de faire paraître son livre De l'Allemagne. La police impériale saisit le livre, et l'auteur fut étroitement surveillée à Coppet. Elle s'échappa, traversa l'Autriche, la Russie, la Suède, l'Angleterre et ne rentra en France qu'en 1815. Elle écrivit encore ses Considérations sur la Révolution et mourut en 1817.
[...] les autres quelquefois . quelquefois tantôt . tantôt Ce qui est mis en évidence, c'est le hasard par opposition aux résultats. Le caractère des conséquences est paradoxal. On note tout un jeu d'oppositions : réussit / perd qualités / défauts nuisent / servent L'arbitraire est accentué par la comparaison avec les esclaves. L'opposition dans les termes de la comparaison entre empereurs / affranchis fait apparaître la notion de caprice, la situation de soumission, et rappelle l'absence de juridiction. L'arbitraire du comportement des hommes se comprend mieux. [...]
[...] Les idées de Mme de Staël Ses idées religieuses Mme de Staël est la fille spirituelle Rousseau. Pleine d'enthousiasme pour ses doctrines, elle s'efforce de répandre le spiritualisme sentimental que l'auteur de l'Emile avait mis à la mode et ainsi elle collabore, à sa manière, au renouvellement religieux issu du Génie du christianisme. Mme de Staël est une protestante : elle s'appuie sur les idées de Rousseau en y apportant une rigueur philosophique qui les transforme. Ses idées politiques Mme de Staël, en politique, se rattache plutôt à Montesquieu qu'à Rousseau : elle est libérale. [...]
[...] Le cas de la femme supérieure est analysé. Elle n'est pas reconnue par l'opinion publique qui reste dans le conformisme. Un homme fait déjà peur. Une femme ne peut que renforcer cette peur. La femme ne peut donc compter sur l'opinion publique. Elle ne peut guère espérer l'appui de l'homme supérieur. Ce génie est reconnu et les envieux et les sots le ménagent Mais une femme, même supérieure, ne peut espérer être reconnue par son esprit. La femme ordinaire est rejetée comme esclave, la femme supérieure, spirituelle, a un statut encore plus dégradé : celui de paria. [...]
[...] Le parallélisme établi entre la femme supérieure et l'homme supérieur met clairement en évidence la supériorité reconnue de l'un - par intérêt, admiration ou envie - et l'infériorité de l'autre, exprimée très péjorativement par le bruit fatigant pour eux La dernière partie marque une aggravation soulignée par : Ce n'est pas tout encore Cet isolement est marqué par un ensemble de formulations : la disparition de la notion de devoir envers une femme si elle est supérieure, l'absence de châtiment social en cas de comportement immoral envers la femme supérieure : on peut être . sans que Il faut ajouter l'indifférence : on la laisse se débattre . et la comparaison avec les parias rabaissés par la pitié. Il faut se garder de faire de Mme de Staël une militante avant- gardiste de la libération de la femme. Son féminisme est ambigu. A travers toute son œuvre, elle revendique pour les femmes d'esprit le droit de faire entendre leur voix et de manifester librement leur supériorité. [...]
[...] Les critiques de Mme de Staël firent impression sur les lettrés. Mme de Staël ouvre à la littérature de nouveaux horizons. Elle fait connaître dans Corinne l'Italie moderne, déjà romantique; surtout elle fait connaître l'Allemagne de Schiller et de Goethe. Elle a bien saisi la richesse de l'art de Goethe et de Schiller et tout ce que cet art pouvait apporter de nouveau à la France. Elle esquisse cette théorie qui était appelée à une brillante fortune et que nous retrouvons à la base du romantisme : il y a en Europe deux esprits, deux littératures; la littérature du Midi qui est réflexion, ordre et raison; la littérature du Nord qui est sentiment, rêverie et enthousiasme. [...]
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