L'humour dans les Faux-monnayeurs, André Gide, 1925, auteur comique, m. Denis, P.-A. Laurens, récits, pièces de théâtre, roman facétieux, commentateurs littéraires, lecteur, littérature
A priori rien de comique chez GIDE selon les représentations qu'on en a, que ce soit le tableau de son ami M. DENIS ou les dernières représentations par PA LAURENS ; Gide est y montré comme un romantique aux faux airs de dandy proustien ou bien, avec ses lunettes cerclées, et sa main souvent portée au front comme un proto-Michel Foucault, grave et tourmenté. Ses récits ou ses pièces de théâtre sont ceux du déchirement (de soi ou de son couple), que ce soit dans Si le grain ne meurt, la porte étroite ou la symphonie pastorale. Pourtant, les FM, roman tardif, unique et complexe, contient sa part de dérision et de second degré. La question étant de savoir au détriment de qui : auteur ? Personnages ? Lecteur ? Dit autrement, l'auteur rit-il avec nous, fait-il de nous son complice ou sommes-nous ses cibles ? Devons-nous nous inquiéter d'être moqués ? Et quelle serait la fonction de ce rire : purificateur ? Fédérateur ? Ou au contraire, puissant révélateur des séparations insurmontables, formidable imperméabilisant des relations ?
[...] L'humour dans Les Faux-monnayeurs (André Gide, 1925) I. Introduction : Gide, un auteur comique ? A priori rien de comique chez GIDE selon les représentations qu'on en que ce soit le tableau de son ami M. DENIS ou les dernières représentations par PA LAURENS ; Gide est y montré comme un romantique aux faux airs de dandy proustien ou bien, avec ses lunettes cerclées, et sa main souvent portée au front comme un proto-Michel Foucault, grave et tourmenté. Ses récits ou ses pièces de théâtre sont ceux du déchirement (de soi ou de son couple), que ce soit dans Si le grain ne meurt, la porte étroite ou la symphonie pastorale. [...]
[...] Il y a aussi une part parodique, une part comique, une part satirique dans le roman, mais qui sert l'adage du qui bene amat bene castigat : Gide malmène le roman pour mieux le défendre. Le simple fait de superposer une voix narrative traditionnelle (celle du narrateur) à celle d'un personnage (Édouard, et on a un exemple de dissension entre les deux après la mort de Boris) est en soi un acte ironique : ce qui est dit menace chaque seconde d'être invalidé. [...]
[...] Personnages ? Lecteur ? Dit autrement, l'auteur rit-il avec nous, fait-il de nous son complice ou sommes-nous ses cibles ? Devons-nous nous inquiéter d'être moqués ? Et quelle serait la fonction de ce rire : purificateur ? Fédérateur ? Ou au contraire, puissant révélateur des séparations insurmontables, formidable imperméabilisant des relations ? [...]
[...] C'est dans la littérature plus précisément la tentation de la glose et de l'érudition qui sont brocardées et ce sont les littérateurs plus que les littéraires qui sont les plus disqualifiés. Si GIDE attaque la littérature, ce n'est pas finalement pour la dévaluer, mais bien la défendre, notamment contre ceux qui l'utilisent au lieu de la servir. Conclusion Bien sûr, les FM sont un roman sérieux ; ils sont même, avec le pic tragique de la fin du roman (mort de Boris), un roman grave. Pour autant, mais ils ne sont pas que cela. [...]
[...] Un roman facétieux Les FM dans son schéma alambiqué joue avec les codes du roman. Il y a donc une part de moquerie, des schémas et normes romanesques, dans ce roman, ne serait-ce que parce que contrairement à une relation narrative classique (un narrateur guidant le lecteur) tout est ici paradoxal : au lieu d'aider, le narrateur choisissant de s'éclipser (comme en fin de roman, laissant la place au personnage fictif Édouard qui prend en charge le dernier chapitre de la 3e partie avec son journal) ou choisissant d'obscurcir le tableau plus qu'il ne le déblaie (en multipliant les intrigues, en annonçant des intrigues non concrétisées comme celle du trafic de fausse monnaie qui avait pourtant fondé le titre du roman ou en laissant tomber des personnages comme Laura qui repart en Angleterre après pourtant avoir bien inquiété les lecteurs ) le roman et le romancier se moquent de leur lecteur. [...]
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