Victor Hugo est un écrivain romantique du XIXe siècle, qui a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre en tant que chef de file de ce mouvement. Il commence Les Misérables en 1845 sous le titre Les Misères puis les abandonne pendant quinze ans, pour "cause de révolution". C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. Flaubert écrit dans une lettre après sa lecture des Misérables : "Je ne trouve dans ce livre ni vérité, ni grandeur. Quant au style, il me semble intentionnellement incorrect et bas. [...]. Il résume [...] le courant, l'ensemble des idées banales de son époque, avec une telle persistance qu'il en oublie son oeuvre et son art.
[...] ] le courant, l'ensemble des idées banales de son époque, avec une telle persistance qu'il en oublie son œuvre et son art Flaubert semble en effet déplorer le manque de réalisme et le style de Hugo dans cette œuvre, cette dernière lui apparaissant comme une pâle excuse à la revendication de son engagement politique et moral. Le roman hugolien n'est-il qu'une peinture des types et des caractères ayant pour but de toucher son lecteur ? Que reproche Flaubert à Hugo ? [...]
[...] ] Ainsi, malgré la focalisation externe, la voix de Hugo reste toujours présente pour guider le lecteur là où il pourrait se sentir perdu (partie livre chapitre III) le lecteur a sans doute deviné que M. Madeleine n'est autre que Jean Valjean C'est une voix qui instaure un lien, un cadre intime entre Hugo et son lecteur. La visibilité de l'écrivain est également suggérée dans certaines digressions où Hugo laisse exalter ses sentiments. Il prend véritablement part à son récit, avouant quelquefois sa nostalgie de Paris, lui qui est exilé, et jugeant ses personnages : Cosette est à maintes reprises qualifiée de pauvre Alouette (Fantine, III, p.225). [...]
[...] Le style, en tant que caractéristique originale, est personnelle, et la manière qu'a chacun de se servir du langage. De ce fait, il est injuste de la part de Flaubert de calquer l'esthétique romanesque qu'il prône sur les autres œuvres au point de les dénigrer si elles ne suivent pas cette esthétique. Ayant une conception très élitiste du Beau, seul un petit noyau d'écrivains peuvent, d'après lui, l'apprécier à sa juste valeur. Le vrai Beau n'est pas pour la masse autrement dit le peuple ne sait pas voir le Beau. [...]
[...] Ainsi, Javert n'est pas qu'un personnage, mais l'incarnation de l'idée de devoir. Les Misérables arbore aussi l'esthétique romantique par sa recherche du pittoresque. L'immensité de la nature et les multiples scènes qu'elle présente sont une inépuisable source d'inspiration pour les auteurs romantiques. Mais dans les Misérables, la nature est à l'image de la société : hostile et angoissante. En effet, elle provoque de grandes peurs décrites par Hugo. Cosette est terrifiée par la forêt nocturne où la végétation semble personnifiée les ronces se tordaient comme de longs bras armés de griffes cherchant à prendre des proies (partie livre chapitre V). [...]
[...] Le rapport entre un auteur et son livre doit se baser sur l'impassibilité. Il écrit à Louise Colet : ce qui me révolte, c'est de voir gaspiller tant de dons du ciel par un tel parti pris de morale En effet d'après lui, si visée didactique il y elle ne doit être qu'implicite car un message trop direct détruit l'essence même de l'art. Les propos de Flaubert paraissent assez exagérés. Ne cherche-t-il pas finalement à promouvoir son esthétique personnelle ? [...]
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