Le poème
[...] Ainsi, dans ce poème, mais comme dans le reste de son œuvre, V. Hugo dénonce la guerre et ses ravages. La guerre sort victorieuse de son combat contre les hommes et la nature, et l'enfant, déchiré, victime de la guerre et protégé de la nature, devient lui aussi un guerrier. Ainsi, c'est peut- être la plus terrible conséquence de la guerre : enlever aux hommes leur humanité, à ceux qui sont victimes d'une guerre avant de devenir des bourreaux, et à ceux qui ne luttent pas contre ce fléau. [...]
[...] Or la Grèce était considérée comme le berceau de la civilisation et de la démocratie, et détruire ce berceau, c'est également détruire ce qui est humain en l'homme, c'est-à-dire les arts et les sciences qui différencient l'homme de l'animal. Il ne reste alors que le roc anguleux évocateurs des premières cavernes. Mais la Guerre ne détruit pas seulement les hommes, mais aussi la terre qui les porte, autrement dit la Nature. La Nature est un des thèmes de prédilection des Romantiques, romantisme qui dans ce poème est exprimé par son caractère lyrique et épique. [...]
[...] Cette nostalgie et cette beauté entraînent l'auteur à espérer un renouveau de cette nature blessée. On ressent cet espoir grâce à des hyperboles Qu'un cheval au galop met, toujours en courant, cent ans à sortir de [ l' ] ombre [du tuba] et des adjectif élogieux, merveilleux et à des répétitions de l'adjectif belle ou de l'adverbe gaiement Cet espoir permet de croire que la guerre n'aura pas le dernier mot et que la renaissance est possible. Cet espoir est surtout présent à travers l'enfant lui même. [...]
[...] lui est-il demandé, mais ce rejet poétique reste sans réponse. L'enfant reste en effet muet, peut-être traumatisé par les massacres et le fer qui l'a malgré tout épargné. L'enfant semble d ‘abord plongé dans une douleur insondable. Son premier mot pourrait d'ailleurs faire croire que la vie et la paix vont reprendre : Ami dit-il, ce qui provoque chez le poète un sentiment d'affection voire de désir pour celui-ci, comme le montre la montée emphatique du vers 40 : dit l'enfant grec, dit l'enfant aux yeux bleus Hélas, cet espoir est rapidement déçu. [...]
[...] Elle est également décrite par des vers au rythme lancinant, dont se dégage un certain exotisme. En effet, on distingue de nombreuses références à des pays arabes ou du Moyen- Orient, comme la Turquie ou l' Iran On trouve aussi des allusions à des plantes de ces pays orientaux, le tuba ou le lys, par exemple. D'ailleurs de nombreux écrivains de cette époque utilisaient la transposition de leurs Histoires dans des pays lointains afin de critiquer et de dénoncer les régimes politiques d'Europe et leurs actions sans craindre la censure, ou pire encore. [...]
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