La sociologie n'a de cesse d'analyser les corrélations entre le niveau social des individus et leur insertion dans la société, leur niveau d'interaction, leur sociabilité. Dans son premier roman Extension du Domaine de la Lutte, 2001, Michel Houellebecq nous livre une analyse plus personnelle et simplifiée. L'histoire, qui tient en 150 pages, raconte le monde contemporain tel qu'il est vu par l'auteur. Un monde de célibataires frustrés et dépressifs, cherchant à combler leur désir d'amour par des ersatz peu convaincants. Le titre fait allusion à cette lutte dans la recherche d'amour, pour laquelle il n'y pas plus de pitié ou de justice que dans la lutte capitaliste pour l'accumulation d'argent ; d'après Houellebecq, l'accumulation d'amour est possible pour les plus beaux et les plus riches (...)
[...] Son travail est la seule chose lui permettant de s'élever un minimum dans la société grâce à son statut et au salaire qu'il gagne. Les vêtements donc sont aussi un message permettant de deviner le statut social des individus. De même la voiture, qui de prime abord peut apparaître comme un élément anecdotique du roman, est en fait un élément de définition important du gagnant économique. Ici le nom Peugeot 104 est récurrent et il semble évident que les personnages attachent une place considérable à la voiture comme le montre la scène où le narrateur parvient à excuser son comportement difficile et ses erreurs professionnelles auprès de son supérieur hiérarchique en invoquant le vol de la sienne. [...]
[...] Ils sont dont pleinement intégrés à la lutte économique liée au capitalisme. Il est frappant de constater l'analogie entre les différents personnages. Dans ce roman on retrouve essentiellement des salariés de Sociétés de services en ingénierie informatique (SSII), des ingénieurs qui incarnent mieux que tout autre profession l'image de la réussite économique et sociale selon Houellebecq : Nous autres, informaticiens, nous sommes les rois. Je suppose qu'il entend par là un salaire élevé, une certaine considération professionnelle, une grande facilité pour changer d'emploi. [...]
[...] La situation était bien sûr différente dans les précédents siècles, au temps où la sexualité était quand même essentiellement liée à la reproduction. Plateforme, p L'amour et la sexualité sont ainsi des marchés, qui peuvent bénéficier naturellement de la médiation régulatrice de la richesse : Aujourd'hui, la donne avait changé, la beauté gardait tout sa valeur, mais il s'agissait d'une valeur monnayable, narcissique. Si décidément la sexualité devait rentrer dans le secteur des biens d'échange, la meilleure solution était sans aucun doute de faire appel à l'argent, ce médiateur universel qui permettait déjà d'assurer une équivalence précise à l'intelligence, au talent, à la compétence technique ; qui avait déjà permis d'assurer une standardisation parfaite des opinions, des goûts, des modes de vie. [...]
[...] En somme il livre une critique de l'absurdité de la société postmoderne et de ses valeurs creuses CONCLUSION La société érotique-publicitaire où nous vivons s'attache à organiser le désir, à développer le désir dans des proportions inouïes, tout en maintenant la satisfaction dans la sphère privée. Pour que la société fonctionne, pour que la compétition continue, il faut que le désir croisse, s'étende et dévore la vie des hommes. Les Particules Elementaires, p Image effrayante d'une société ne parvenant plus à contenir sa propre démence, société perverse et tantalesque du plaisir et de son contrôle total, du plaisir devenu doctrine, image, pornographie, et cela jusqu'à la négation. [...]
[...] L'histoire, qui tient en 150 pages, raconte le monde contemporain tel qu'il est vu par l'auteur. Un monde de célibataires frustrés et dépressifs, cherchant à combler leur désir d'amour par des ersatz peu convaincants. Le titre fait allusion à cette lutte dans la recherche d'amour, pour laquelle il n'y pas plus de pitié ou de justice que dans la lutte capitaliste pour l'accumulation d'argent ; d'après Houellebecq, l'accumulation d'amour est possible pour les plus beaux et les plus riches. Les femmes et les hommes laids, sans charme, et pauvres doivent se contenter des miettes que leur laissent leurs congénères mieux lotis. [...]
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