Un essai en 3 pages sur le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, un film qui a engendré beaucoup de polémiques en France en 2010. Ecriture sur des éléments du film qui ont marqué et critique du film.
[...] Par ailleurs, la magie de la mise en scène, la complexité de ces rôles mis en lumière de façon très personnelle, constituent une approche différente, un « certain regard » du moins sur des « héros » ordinaires. Loin des questions d'historicité dont le cinéaste se prévaut, ce film nous porte dans une histoire inspirée et la magie opère. Si ce long-métrage déroute par son parti-pris, son approche personnelle et sa sensibilité, il porte néanmoins le mérite véritable d'interroger une société française « déboussolée », à la recherche confuse de son identité. [...]
[...] Notons même qu'à son sujet, le journaliste écrivit qu'« il exist(ait) des cinéastes en France qui sentent remarquablement leur époque »2. Rachid Bouchareb fut d'ailleurs décoré de la Légion d'Honneur en 2007, grâce à ce film. Cette phrase et cette distinction nécessitent tous deux d'analyser la biographie de Rachid Bouchareb et de remarquer qu'il réalisa déjà en 2001, un premier film engagé, Little Senegal dont le propos était encore la question de la mémoire, cette fois-ci au service de l'esclavage perpétré aux Etats Unis pendant des siècles. [...]
[...] Ceci montre, d'ailleurs, le souci d'information du réalisateur franco-algérien dans ses réalisations. Mais si nous notons une similitude dans le choix des sujets et le traitement personnel opéré par le scénariste, nous pouvons toutefois interroger et même comparer l'accueil reçu par ce film et Hors-la-loi en France. La sensibilité et l'approche du sujet sont apparentés mais alors que Little Senegal, sorti en France, ne traitait que de la responsabilité des colons sud-américains dans l'exploitation négrière, Hors-la-loi aborde la responsabilité française auprès d'un public français et c'est ici que le bas blesse car le long-métrage sortit dans une période de tensions sociales palpables. [...]
[...] Le film démontre, avec force, qu'il existe, plus que jamais, un malaise social contemporain, un besoin de dialogue et un travail de recherche d'historicité à rétablir d'urgence afin d'apaiser, une fois pour toutes, les polémiques et de pouvoir saluer un grand travail artistique. Le sujet est, ici, celui de la colonisation française mais il en va de même pour toute œuvre créatrice : «un inconvénient étant une occasion que nul n'a su saisir6 » nous rappelle un poète-philosophe. BIBLIOGRAPHIE : 1 « Les 100 personnalités de la diaspora africaine : Rachid Bouchareb ». Jeune Afrique. no 2536-2537, du 16 au 29 août 2009, p Mandelbaum, Jacques. Ar. [...]
[...] Nous aborderons, dans un premier point, la question du réel et du droit au parti-pris dans ce film. Ces éléments nous porterons ensuite à étudier plus précisément le contexte dans lequel cette réalisation fut présentée pour mieux en comprendre, enfin, les enjeux réels. Ce film, comme toute œuvre, possède, la double propriété de convoquer à la fois le réel et l'imaginaire d'un cinéaste et de proposer une libre interprétation d'un évènement ou d'un sujet. Ici, Hors-la-loi fait figure de film engagé, ne serait-ce que par les propos tenus par son réalisateur, lui-même. [...]
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