Le Horla, Maupassant, hypnose, bourgeoisie, mode de vie bourgeois, XIXe siècle
Ce livre contient trois versions du Horla : Lettre d'un fou (1885) qui adopte la forme épistolaire : l'auteur de la lettre s'adresse à un médecin pour lui faire part de ses inquiétudes. Suite à de profondes réflexions sur la faiblesse de nos organes , il est arrivé à surveiller l'inconnu, l'invisible. Dans la première version du Horla (1886), le malade est décrit à la troisième personne du singulier sous la forme d'un texte suivi d'un dialogue et est raconté par le narrateur qui s'adresse à des médecins, il leur explique son quotidien dans sa propriété normande des bords de la Seine, puis l'arrivée de malaises bizarres et inexplicables, puis leur expose les faits qu'il a constaté avec l'eau qui disparaît , la rose cueillit par une main invisible, la page d'un livre qui se tourne toute seule, le patient se persuade alors qu'un être invisible vit à ses côtés. Après avoir surpris cet être, il décide de faire interner dans la maison de santé de son docteur. Dans la seconde version du Horla (1887), le narrateur souffre de troubles mentaux, il raconte sa folie et la terreur qu ‘il subit sous la forme d'un journal intime écrit à la première personne du singulier, celui d'un homme hanté par son double invisible ( l'auteur reprend les mêmes manifestations du Horla que dans la première version ). Cette folie le conduira même à mettre le feu à sa maison afin de se débarrasser de cet être et laissera brûler vif ses domestiques, avant de prendre la décision de se suicider.
[...] Dans Lettre d''un fou, Maupassant s''attache àà déémontrer l''infirmitéé humaine, il fait rééféérence àà Pascal et àà l''infiniment grand et petit. Dans le Horla, la deuxièème version (àà la date du 12 mai àà la fin) : dans ce paragraphe, Maupassant insiste sur une déémonstration importante pour lui, celle de la misèère et de la faiblesse de nos sens, qui, met une limite aux recherche de notre intelligence. Maupassant mentionne plusieurs fois implicitement l''ouvrage de Taine De l''intelligence paru en 1870 qui fait vééritable autoritéé àà l''éépoque. [...]
[...] L''auteur implicitement ou explicitement nous déévoile les loisirs des bourgeois de son temps (thééââtre, dîîner, rencontres dans les lieux intellectuels), et peut êêtre plus encore ces loisirs personnels. La culture intellectuelle et la bourgeoisie du XIXe sièècle Dans les trois versions du Horla, l''auteur a glisséé des éélééments culturels passéés et de l''éépoque. Dans Lettre d''un fou, l''auteur fait par l''interméédiaire du narrateur une citation de Montesquieu, puis plus loin une grande rééflexion sur les organes, la science et la notion du moi de Freud. [...]
[...] Tous les lieux citéés dans cette version font parti du paysage normand si cher àà Maupassant. Le patrimoine du bourgeois, dans cette version, est faiblement déécrit : nous apprenons qu''il possèède un attelage avec plusieurs chevaux, un grand vaisselier, un lit en vieux chêêne àà colonnes, une grande armoire àà glaces, une demeure et propriéétéé vaste. Le caractèère riche du personnage est aussi marquéé par un ensemble de phrases àà travers les trois versions qui montre l''aisance financièère dont il dispose : on sait qu''il fait venir un serrurier de Rouen et commande des persiennes en fer, il va passer plusieurs nuits àà l''hôôtel, et va en un rien de temps prêêter de 5000 FF àà sa cousine. [...]
[...] Il affirme la cœœxistence au mêême instant, dans le mêême individu, de deux penséées, de deux volontéés, de deux actions distinctes, l''une dont il a conscience, l''autre dont il n''a pas conscience et qu''il attribue àà des êêtres invisibles Ce déédoublement est au cœœur du réécit du Horla. La préésence en moi d'' autres choses réévèèle ce déédoublement du moi. Dans le Horla, le réécit donne une existence extéérieure àà cette autre chose comme pour mieux faire comprendre, la difficile cohabitation de ces deux moi : je suis perdu ! Quelqu''un possèède mon ââme et la gouverne ! Quelqu''un ordonne tous mes actes, tous mes mouvements, toutes penséées. [...]
[...] - la guerre de 1870 et l''occupation allemande, Maupassant se souvenant des éévéénements véécus dix ou quinze ans plus tôôt. - son pessimisme, la folie, la déépression et la paranoïïa surtout dans le Horla, Lui?, La Chevelure. Ÿ Procéédéés stylistique et narratifs L'' art de Maupassant est fait d''ééquilibre entre le réécit des pééripééties, les descriptions limitéées et fonctionnelles et le jeu entre discours direct / indirect/ indirect libre. Le registre rééaliste est constant avec le choix des déétails de la vie quotidienne, le comportement des personnages et les effets de langue pittoresques, mais le registre fantastique marque fortement certaines œœuvres lorsque l''irrééel est préésentéé comme un rééel possible en exploitant souvent le thèème de la folie. [...]
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