Dissertation, Corneille, Etat, Horace, Curiace, Passion, Politique, Souffrance, Monarchie, Domination, Combat
Sujet : Michel Prigent, analysant le rapport entre le héros cornélien et le pouvoir, écrit dans Le héros et l'Etat dans la tragédie cartésienne :
« L'Etat est la forme historique de la fatalité [...] car il est la forme ultime et inéluctable de la passion politique. »
En quoi cette analyse vous paraît-elle correspondre à la pièce Horace ?
[...] Le héros réalise presque un coup d'Etat en choisissant d'abord une fuite honteuse qui deviendra une fuite glorieuse. Ayant acquis un statut de héros, de prince, il est devenu dangereux pour l'Etat et pour ses concitoyens. Mais le fatum (destin), racine de la fatalité, va conduire le héros à l'absolution, c'est-à-dire le passage de héros extraordinaire à celui de simple citoyen, et ce dans le but de protéger l'Etat contre les velléités d'un homme qui a acquis trop de pouvoir. [...]
[...] » - Ainsi l'Etat est l'aboutissement de la fatalité dans Horace, celle-ci ayant conduit à renforcer le pouvoir du roi après la victoire d'Horace et la soumission de celui-ci. Bien que l'affirmation de Michel Prigent soit empreinte d'une grande vérité, la passion est un choix pour certains et d'autres tentent de déjouer la fatalité. Les limites du raisonnement de Michel Prigent La guerre semblait être une fatalité - Au début de la pièce, la guerre entre les deux cités semblait être un choix fait par des entités supérieures et que seule la mort du dernier des soldats d'un des deux camps pouvait régler. [...]
[...] - La passion politique est ici un cercle perpétuel puisque Horace, après sa victoire sur les Curiaces, va être poussé jusqu'à l'hubris par sa sœur Camille, celle-ci lui ayant, dans une violente diatribe blasphématoire, voué Rome aux gémonies. L'âme patriotique d'Horace, poussée par un sentiment politique, va à nouveau conduire celui-ci à la souffrance avec le meurtre de sa sœur. L'ire foudroyante d'Horace cache en fait une véritable passion, au sens étymologique de souffrance. Les femmes souffrent des choix politiques des deux cités - Le choix d'un combat entre les Horaces et les Curiaces paraît comme un moyen moins douloureux, pour l'ensemble des citoyens, de sceller l'issue du combat entre Albe et Rome. [...]
[...] - Ainsi la scène IV de l'acte III offre une querelle entre Camille et Sabine pour savoir laquelle est la plus malheureuse. - La souffrance politique peut alors pousser les femmes à intervenir de manière politique : les Sabines s'étaient interposées entre leurs maris et leurs pères, Camille tentant d'infléchir la position de Curiace comme en atteste les paroles de ce dernier : « Que les pleurs d'une Amante ont de puissants discours, Et qu'un bel œil est fort avec un tel secours [ ] Allez, ne m'aimez plus, ne versez plus de larmes, Ou j'oppose l'offense à de si fortes armes. [...]
[...] Cet avènement de l'Etat, Michel Prigent le conçoit dans Le héros et l'Etat dans la tragédie cornélienne où il avance que : « L'Etat est la forme historique de la fatalité [ ] car il est la forme ultime et inéluctable de la passion politique. » Cette affirmation peut nous apparaître comme brutale : l'Etat semble être un mastodonte inébranlable qui, à maturité, est le fruit d'une souffrance, la passion politique. Comment s'exprime cette passion politique et de quelle manière la fatalité dirige-t-elle le destin de l'Etat ? [...]
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