création artistique, Primo Lévi, fruit d'une expérience vécue, indications spatio-temporelles, 'uvres de Zola, subjectivité de son 'uvre, Marcel Prous
Des auteurs de tous temps se sont essayés à écrire des œuvres qui plaisent au public, quel qu'en soit le genre. C'est là le fondement de l'histoire littéraire : écrire pour mieux comprendre, pour faire comprendre, se comprendre, comprendre l'autre. Ecrire pour laisser de soi et de son talent une image prestigieuse, positive, pour le moins satisfaisante. Mais l'histoire même de celui qui crée est-elle indispensable à l'assimilation et au succès de son œuvre ?
Ainsi, plusieurs ambigüités se posent. En quoi peut-on parler d'indispensabilité en ce qui concerne la part biographique de l'œuvre ? Pourquoi l'œuvre, paradoxalement à l'idée qui précède, pourrait se suffire à elle-même, sans connaissances supplémentaires qui celles qu'elle livre ? Enfin, la complémentarité des deux éléments serait-elle nécessaire ou préférable aux yeux des amateurs et critiques de cet art ?
[...] L'histoire même de celui qui crée est-elle indispensable à l'assimilation et au succès de son œuvre ? Exercice de méthodologie de dissertation Nous n'avons pas besoin de connaître l'auteur pour comprendre et aimer une œuvre. On peut légitimement se passer de tout recours à ce que l'on sait de l'auteur en dehors de son œuvre pour examiner celle-ci Van Rossum Guyo Des auteurs de tout temps se sont essayés à écrire des œuvres qui plaisent au public, quel qu'en soit le genre. [...]
[...] Comment comprendre les œuvres de Zola, Germinal par exemple, l'histoire de la famille Macquart si l'on a jamais étudié le milieu ouvrier du XIX° ? Même aidé de certaines indications spatio-temporelles de l'œuvre, il nous faut être imprégné de certaines connaissances spécifiques : le fonctionnement des exploitations minières, la difficulté d'en sortir, la gravité de la situation qu'elles engendrent Néanmoins, il s'avère que des œuvres ont su plaire sans une connaissance indispensable des conditions d'écriture de celles-ci. Est-on obligé de connaître le constructeur d'un modèle de voiture pour en apprécier l'esthétique et en comprendre le fonctionnement ? [...]
[...] Chaque spectateur rit de la posture de ces dames risiblement coquettes et maniérées, de leur coiffe surélevée, de l'exubérance et du romantisme exagéré de leur parole. Qu'il ait été averti ou non du mode de vie des précieux dans les années 1650, il trouvera le comique de situation présent dans la pièce aussi pertinent qu'un homme cultivé, ou introduit à la particularité de ce mouvement. Ainsi, le fait d'aimer une œuvre n'est pas forcément corrélé à la connaissance de l'artiste lui-même. [...]
[...] En quoi peut-on parler d'indispensabilité en ce qui concerne la part biographique de l'œuvre ? Pourquoi l'œuvre, paradoxalement à l'idée qui précède, pourrait se suffire à elle-même, sans connaissances supplémentaires qui celles qu'elle livre ? Enfin, la complémentarité des deux éléments serait-elle nécessaire ou préférable aux yeux des amateurs et critiques de cet art ? Se plonger dans un livre, un tableau de peinture ou autre sans en connaître la conscience créatrice serait nuisible à la compréhension de celle-ci, et donc au jugement qui s'ensuit. [...]
[...] On découvre ainsi l'auteur en même temps que l'œuvre, c'est-à-dire à travers son écriture, il se révèle autant qu'il le veut selon la subjectivité de son œuvre et la part de transparence explicite qu'il y apporte. Par exemple, Flaubert ne parle pas de lui dans Un cœur simple mais d'une jeune femme servante éperdument amoureuse qui ne pourra jamais satisfaire les ardents désirs dictés par son cœur. Similairement, Lamartine, lorsqu'il annonce qu'« un seul être vous manque et tout est dépeuplé sait que chacun comprendra son sentiment. [...]
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