Dans Les Fleurs bleues, Queneau nous raconte une histoire, mais nous raconte aussi l'Histoire, celle de France. A travers un voyage dans le temps, il va mettre sous les yeux du lecteur l'Histoire de France. Il entend ainsi susciter chez ce dernier une réflexion quant à l'exactitude de l'Histoire, mais aussi et surtout son sens et sa définition
[...] Le duc, qui semble dépité par cette confusion, décide de partir avec Sthène. Il prévoit alors simplement de Partir pendant quelques jours (p. 14). Et pourtant, son voyage traversera cinq siècles. Il traverse l'Histoire de France dans un ordre chronologique, en faisant des bonds de 175 années dans le futur : Les anachronismes ne sont pas rares et il est d'ailleurs simple de relever ces incohérences temporelles qui brouillent la progression chronologique. Quant au choix des dates, il n'est certainement pas anodin. [...]
[...] L'un des évènements majeurs présents dans l'œuvre est le souvenir de la Seconde Guerre Mondiale. Queneau est pacifiste, comme le campeur canadien qui dialogue avec Cidrolin dès le premier chapitre (p. 19). La guerre demeure pour lui un cauchemar. Il y fait référence de plusieurs manières : - Allusion aux Allemands, les occupants haïs de naguère, désignés comme les Chleuhs (p. 27). - Allusion à la bombe atomique, que les Américains ont fait exploser pour la première fois sur Hiroshima, le 6 août 1945, tuant plus de personnes : c'est la variante moderne de la mort collective dont est responsable le duc d'Auge (p. [...]
[...] L'Histoire dans les Fleurs Bleues de R.Queneau I. Une vision de l'Histoire de France Un cours d'histoire basique Queneau propose tout d'abord une Histoire de France populaire, qui se fonde sur des clichés scolaires bien faciles à identifier : Saint Louis sous son chêne, la Guerre de Cent Ans, Jeanne la Pucelle, les Etats Généraux, la nuit du 4 août. Il donne des indications simples, mais exactes sur les représentations que l'on a de ces différentes époques : châtiaux, canons, boulets, misère des campagnes et des bûcherons, vivacité des habitants de la ville capitale etc. [...]
[...] Les deux époques sont mises sur le même plan et finissent par se mêler puisque le passé rejoint le présent. Ce paradoxe est mis en relief par le comportement du duc d'Auge car même s'il arrive en 1964, il est un homme du passé. Il n'est pas parfaitement adapté à cette époque et a une attitude souvent anachronique : il a une voiture mais aussi des chevaux, il ne voit pas des policiers mais des argousins (p. 231) et il avoue n'avoir pas visité Paris depuis un siècle (p. [...]
[...] Yoland, lui, est dans la même logique que Cidrolin, qui peut vivre, donc être au présent, à n'importe quel moment de l'Histoire, qui est elle passée. Lucet propose une autre définition de l'Histoire, beaucoup plus statistique et en ça il est suivi par les trois filles de Cidrolin. Pour lui, l'Histoire, c'est quand c'est écrit (p. c'est-à-dire quand ça devient immuable. L'Histoire ça n'est pas vivant. Cidrolin ne participe pas au débat, mais ses rêves montrent qu'il est d'accord avec Yoland. Plusieurs attitudes face à l'Histoire Chaque personnage a une attitude personnelle face à l'Histoire. [...]
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