Heurs et malheurs de la fameuse Moll Flanders, Daniel Defoe, 1722, picara, fatalité, mère criminelle, portait satirique des gitans, destin tragique, personnage solitaire, registre pathétique
Dès les premières pages du roman, Moll annonce au lecteur que son enfance ne peut être entièrement positive, car sa mère est en prison et qu'elle est elle-même née dans cet endroit. Le lecteur peut se demander si le personnage de Moll est vraiment fiable, et est déjà distant vis-à-vis d'elle. La notion de fatalité s'impose alors au lecteur : Moll est la fille d'une voleuse, d'une criminelle ; elle le sera sûrement elle aussi.
[...] Defoe fait aussi preuve de comique, d'humour noir, par exemple au moment du mariage de Moll avec son frère. Il y a un retournement de situation, le lecteur ne sait pas à quoi s'attendre. L'inceste est ici presque vu comme un crime, c'est l'acte le plus horrible. Cela découle directement du mythe d'Œdipe. Moll commet donc la pire des infamies, tombant encore plus bas que lorsqu'elle se prostituait. III. Plusieurs phases de vie Moll a plusieurs phases dans sa vie, et ses aventures sont assez répétitives. [...]
[...] La fin du roman La fin du roman prouve que Moll n'est pas à proprement parler une picara. Le picaresque ayant des axes de déviance par rapport au réalisme, il est aisé de comprendre pourquoi Moll échappe à la mort et au destin si tragique qui l'attendait. Defoe peint, à la fin de son roman, un personnage déterminé, qui s'en sort grâce à la ruse et à l'intervention de sa gouvernante et du ministre, le deuxième homme religieux qui vient auprès d'elle dans la prison, mais aussi grâce à sa foi qui s'éveille miraculeusement alors que tout espoir semblait perdu. [...]
[...] Defoe dresse également une satire des prisons, en prenant l'exemple de celle de Newgate, où Moll, poursuivant le destin qui était tout tracé pour elle, finit en prison comme sa mère l'avait été avant elle. Defoe dépeint l'enfer des prisons avec réalisme. Le chapelain de la prison est un personnage ridicule, qui est au service des institutions de la prison. Defoe en fait donc la satire, au même titre que le régime des prisons. C'est un personnage tourné en ridicule qui représente la pauvreté des prisons et le caractère ridicule qui leur est assigné. IV. [...]
[...] C'est le registre pathétique qui entre en œuvre. Le lecteur voit donc dès le début Moll avec un regard presque empreint de pitié, et cela va influencer son jugement tout au long du roman. II. Une seconde chance Moll a néanmoins droit à une seconde chance, et ce dès le plus jeune âge puisqu'elle entre au service de la famille du maire alors qu'elle est encore très jeune. Mais cela ne suffira pas pour contrer le destin de Moll, car tout est fait pour qu'elle ne s'en sorte pas : le fils aîné du maire est un personnage plus élevé socialement que Moll, et qui va vite montrer au lecteur toute sa personnalité vile et rusée, en débauchant Moll. [...]
[...] Heurs et malheurs de la fameuse Moll Flanders - Daniel Defoe (1722) : picara Dès les premières pages du roman, Moll annonce au lecteur que son enfance ne peut être entièrement positive, car sa mère est en prison et qu'elle est elle-même née dans cet endroit. Le lecteur peut se demander si le personnage de Moll est vraiment fiable, et est déjà distant vis-à-vis d'elle. La notion de fatalité s'impose alors au lecteur : Moll est la fille d'une voleuse, d'une criminelle ; elle le sera sûrement elle aussi. [...]
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