S'il y a longtemps eu un point commun à la plupart des romans, c'est bien celui d'avoir un héros dont on relate les actions. Cependant, la notion de héros s'est diversifiée avec le temps. Étymologiquement, le terme vient du grec et signifie « demi-dieu ». Le héros grec est celui qui semble avoir dépassé les possibilités de la nature humaine par son courage et ses actions et dont les hauts-faits valent qu'on chante sa geste. Édulcorés par la légende dorée des hagiographes, ils sont alors passés dans la légende populaire. Le héros est donc par définition un être exceptionnel, qui se distingue du commun des mortels. Est-ce à dire qu'un héros ne peut être qu'un personnage extraordinaire ? Quelle place peut-on accorder à la banalité ? Y a-t-il un rapprochement possible entre un héros et un personnage banal ? Un personnage banal peut-il être héros de roman ?
Pour répondre à ces questions, un premier temps permettra d'aborder l'aspect antithétique des termes « banal » et « héros », puis un second analysera comment l'évolution du regard sur le monde porté par les écrivains a permis la réconciliation du héros et du personnage banal.
Traditionnellement, le héros possède des vertus emblématiques qui reposent sur une vision qui en fait un être humain au-dessus des autres.
La conception traditionnelle du héros le montre comme une personne émergeant des autres, capable de faire des choses exceptionnelles. Son rôle se situe entre, d'une part, l'aspiration métaphysique, presque religieuse, de dépasser la condition humaine, notamment d'un point de vue physique et, d'autre part, l'aspiration plus réaliste d'oeuvrer pour le bien de la communauté, d'un point de vue moral. C'est le cas des héros emblématiques tels qu'Ulysse pour la mythologie grecque ou Lancelot pour la geste arthurienne. Tous deux sont des héros, car leur bravoure, leur vertu, leur témérité, leur sens de l'honneur et du sacrifice ont été éprouvés, que cela soit au combat pour défendre leur patrie ou dans l'expression de sentiments dits nobles. (...)
[...] Celui-ci peut ainsi mettre son imagination au service de l'écriture, montrant ainsi son art et sa capacité à captiver un public. En effet, qu'offre la banalité, en termes de rebondissements, d'actions de surprises ou d'émotions ? C'est sans doute longtemps la question qu'ont pu se poser les auteurs qui ne voyaient dans la trivialité du réel que la platitude et l'ennui. Il n'est donc pas surprenant que pendant d'innombrables décennies le romanesque se soit intéressé à l'exceptionnel, ou du moins à ce qui sortait de l'ordinaire. [...]
[...] Frédéric Moreau, le personnage principal de L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, possède en lui cette volonté d'héroïsme, de courage et de bravoure. Pour autant, toutes ses tentatives le redescendront à son point initial pour faire éclater la banalité de sa condition. Candide, Zadig, Julien Sorel, Bel-Ami, Gervaise, Roubaud ou Aristide Saccard sont tous des héros de romans dont ils sont les personnages centraux, bien qu'ils n'incarnent nullement l'héroïsme classique. Le roman a ce privilège de rendre exceptionnels des personnages au destin banal, médiocre ou misérable, somme toute en adéquation avec la finitude humaine. [...]
[...] Un personnage banal peut-il être un héros de roman ? Vous développerez votre point de vue, en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos connaissances personnelles. S'il y a longtemps eu un point commun à la plupart des romans, c'est bien celui d'avoir un héros dont on relate les actions. Cependant, la notion de héros s'est diversifiée avec le temps. Étymologiquement, le terme vient du grec et signifie demi-dieu Le héros grec est celui qui semble avoir dépassé les possibilités de la nature humaine par son courage et ses actions et dont les hauts-faits valent qu'on chante sa geste. [...]
[...] Un personnage banal peut-il être héros de roman ? Pour répondre à ces questions, un premier temps permettra d'aborder l'aspect antithétique des termes banal et héros puis un second analysera comment l'évolution du regard sur le monde porté par les écrivains a permis la réconciliation du héros et du personnage banal. Traditionnellement, le héros possède des vertus emblématiques qui reposent sur une vision qui en fait un être humain au-dessus des autres. La conception traditionnelle du héros le montre comme une personne émergeant des autres, capable de faire des choses exceptionnelles. [...]
[...] Les auteurs, qui ont la volonté d'en dépeindre les aspects réels, mettent en scène des personnages banals, voire médiocres ou misérables. Gervaise Macquart dans L'Assommoir, d'Émile Zola, illustre pleinement les personnages de cette nouvelle littérature. Montée à Paris avec son mari Auguste Lantier, elle n'y trouve que la misère et l'addiction à l'alcool dans l'estaminet du père Colombe. Vivant dans la misère, ils mourront de mort misérables, non sans permettre à l'auteur de dénoncer la misère ouvrière et le fléau social de l'alcool qui empest[ait] les faubourgs d'alors. [...]
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