Hernani, Victor Hugo, préface de Cromwell, Don Carlos, Roi, lumières, bataille d'Hernani, Jacques le Majeur, Castille, Burgos, Nouvelle Castille, Madrid, Don Sol
Les scènes d'exposition d'Hernani donnent au spectateur tous les éléments pour entrer dans le drame romantique. En effet, nous pouvons déjà constater le rejet des règles classiques. Tout d'abord, l'unité de lieu est rejetée : c'est ce que nous pouvons mentionner à la comparaison du lieu des trois premières scènes d'expositions aux autres actes. Par exemple, l'acte 1 se situe à Saragosse tandis que l'acte 3 est à Aragon dans les montagnes.
[...] Nous sommes donc déjà à 24 h alors qu'il reste encore 4 actes qui suivent. Victor Hugo expliquera dans sa Préface de Cromwell que « L'unité de temps n'est pas plus solide que l'unité de lieu. [ ] Toute action à sa durée propre comme son lieu particulier ». Ainsi, il faut s'adapter aux évènements selon sa longévité réelle, c'est encore un élément du drame romantique. C. L'unité d'action Dernièrement, il maintient l'unité d'action : c'est la seule qui trouve grâce aux yeux de l'auteur, car l'intrigue permet de remplir les fonctions de la scène d'exposition. [...]
[...] Dès lors, nous constatons une intrigue principale qui se réfère à l'unité d'action, et des intrigues secondaires la subordonnant (telle l'intrigue où Hernani veut accomplir la vengeance de son père). Comme le dira Hugo, toujours dans sa Préface de Cromwell, « C'est l'existence de la troisième unité d'action, la seule admise de tous parce qu'elle résulte d'un fait : l'œil ni l'esprit humain ne sauraient saisir plus d'un ensemble à la fois ». Il veut expliquer ici qu'il serait difficile pour le spectateur de ce concentré sur plusieurs ensembles d'évènements constituant différents récits. Dès lors, cette conservation de l'unité de lieu s'apparente donc au drame romantique. [...]
[...] En effet, nous avons dans Hernani de nombreuses références comme à la Page 46 : des personnages dont Charles Ier fils de Philippe Ier, des lieux comme la Castille à Burgos et la Nouvelle Castille à Madrid ; Page 53 : lorsque la duègne invoque Jacques le Majeur ; Page 57 : un ordre de chevalier illustre créé par Philippe le Bon en 1429 ; page 58 : Maximilien Ier etc . Il en est de même pour le décor : l'acte 1 se déroule à Saragosse, le costume de Don Carlos est « à la française ». Ainsi, Victor Hugo a pour but de représenter le vrai. Rappelons que le drame romantique a aussi pour but de reprendre des évènements passés afin de mieux représenter « le Mal » du siècle. [...]
[...] Dans la Préface de Cromwell, Victor Hugo expliquera sa nécessité de créer un mélange des registres : « lyrique, épique, dramatique, selon le besoin ; pouvant parcourir toute la gamme poétique ». Cette énumération démontre bien les différents registres à qui à la première vue tout s'oppose, mais qui pourtant s'accordent en tout genre. Le fond de décors est ici un drame même si la scène elle-même s'apparente à un tout autre registre. B. Le registre comique Après la présence du mélodrame, nous avons affaire à une scène qui s'apparente beaucoup au registre du comique. [...]
[...] Conclusion En conclusion, tous les changements qu'opère Victor Hugo dès les trois premières scènes d'exposition à savoir : le rejet des règles classiques (unité de lieu et de temps, seule l'unité d'action est conservée), les nouvelles caractéristiques de son écriture en vers plus libre (déplacement de la césure dans les hémistiches, enjambements, et recours à de nombreuses didascalies), le mélange des registres (mélodrame, comique, et romantisme), ainsi qu'au recours à des lieux, personnages et faits historiques provoquent un esclandre qui mènera à « La Bataille d'Hernani ». L'auteur veut remettre au goût du jour le théâtre qui est resté le même depuis 200 ans, les hommes débâteront tel Théophile Gautier vs Antoine Vitez. [...]
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