Hernani, Victor Hugo, 1830, image de l'amour, pièce de théâtre, tres para una, galanterie, imbroglio sentimental, Dona Sol, Don Carlos, Don Ruy Gomez, romantisme, orgueil
Le sous-titre initialement envisagé, "tres para una" inscrivait d'emblée la pièce dans une perspective galante en faisant valoir comme intrigue un jeu de rivalités et un imbroglio sentimental. Le sous-titre a été abandonné, mais le schéma (trois hommes pour une femme) est le même. L'amour reste bien le moteur apparent de la pièce.
[...] Bien placé, l'orgueil protège le protagoniste en lui conservant sa grandeur même dans la pire extrémité. Don Ruy Gomez incarne l'ancien monde accroché à des valeurs désormais obsolètes : don Ruy Gomez grand d'Espagne, détenteur de la Toison, n'est plus respecté pour son âge et son expérience. Ce qui fonctionnait encore du temps des Don Diègue et Don Sanche cornéliens est déjà caduc chez les romantiques où la vertu première, Hugo l'a bien annoncé dans sa préface, c'est LA JEUNESSE. [...]
[...] Hernani - Victor Hugo (1830) : quelle image de l'amour la pièce véhicule-t- elle ? Le sous-titre initialement envisagé, « tres para una » inscrivait d'emblée la pièce dans une perspective galante en faisant valoir comme intrigue un jeu de rivalités et un imbroglio sentimental. Le sous-titre a été abandonné, mais le schéma (trois hommes pour une femme) est le même. L'amour reste bien le moteur apparent de la pièce. I. Un amour romantique idéal A. La passion amoureuse Hernani et Dona Sol les deux jeunes premiers, sont dissociés dans la liste des personnages : Hernani ouvre la liste, mais Dona Sol n'est citée qu'après Don Carlos et Don Ruy Gomez, de sorte qu'à ce stade, la liste ne permet pas de dire à quel homme elle est promise. [...]
[...] La mort lui redonne le pouvoir qu'elle n'a jamais eu : de femme-objet elle devient FEMME-SUJET. La conscience de devoir reprendre sa propre destinée et échapper à son oncle a un coût suprême qui fait de sa mort un sacrifice ainsi qu'une apothéose ; DS finit la pièce, triomphante puisqu'elle a gagné ses galons d'héroïne tragique, mais aussi de modèle romantique capable d'accéder au sublime. Tandis qu'Hernani finit la pièce en accumulant les indices visuels signes de sa passivité (il est au spectacle de sa propre mort : « vois-tu des feux . [...]
[...] Pendant toute la première moitié de la pièce, la dette envers le père fait l'action. À partir de l'acte IV,4, il semble que la haine d'Hernani ait été neutralisée par le pardon de l'Empereur (« ma haine s'en va », évaporation de la vengeance confirmée en mais l'amour du père n'a pas disparu pour autant : « le duc a ma parole et mon père est là-haut » en V,6. Le père reste la référence du héros, encore aux derniers instants d'Hernani : « mon père, tu te venges/sur moi qui t'oubliais ». [...]
[...] L'orgueil salvateur : Dona Sol À l'inverse, c'est l'orgueil en tant que conscience de soi, qui sauve DS et lui évite la mort vaine et mièvre (qui aurait consisté à adhérer au projet de suicide de son mari et mourir simplement parce que lui mourait). Rien n'oblige DS à mourir ; le désespoir aurait pu la gagner face au corps de son époux comme, huit ans plus tard, la déploration qui envahira la Reine devant le corps de Ruy Blas. Mais DS refuse d'appartenir à quiconque ne serait pas l'homme qu'elle aime et entreprend, de devancer l'appel : « elle boit », suivi dans sa bouche de trois impératifs : « tiens », « prends », « ne te plains pas ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture