Hernani, Dona Sol, Josefa, Don Carlos, mort de Maximilien, grand empire, Victor Hugo, Don Gomez, Brifaut, Cromwell
Les deux grandes préfaces théoriques qu'a écrites Hugo avant de publier et de faire jouer Hernani, celle de Cromwell (1826) et elle-même d'Hernani (1829) ont prescrit un certain nombre de ruptures et de désacralisations pour mettre à distance de la modernité théâtrale l'idéal classique. Mais elles ont aussi revendiqué des libertés innovantes de création dramatique. En lisant l'acte I de la pièce, on découvre ces différents aspects d'un romantisme transgressif et fondateur.
[...] Il est le héros romantique du drame, porteur du sublime de sa passion, sa solitude de proscrit, son éloquence et ses engagements défiant l'ordre établi. La scène 4 de l'acte I reformule et clarifie ces traits dans un monologue qui arme son bras et ajoute au sublime lyrique et pathétique de la scène, le sublime historique du héros justicier. Conclusion L'acte d'exposition de la pièce révèle un romantisme puriste qui sait parfaitement relever le défi « du grotesque au revers du sublime ». Le suspens tragique de la fin de l'acte vient du comportement inattendu de don Carlos en amant de vaudeville. [...]
[...] Avec ce monologue vengeur de la dernière scène de l'acte d'exposition, ces didascalies a posteriori sont signifiantes. Les didascalies liminaires de l'acte I contrastent entre elles et mettent en place des décalages captateurs d'intérêt pour l'attente du lecteur. Celle du commencement de l'acte et de la scène fait se succéder solennité et décor intimiste ; celle de l'avant-dernière et de la dernière scène mettent en opposition un roi avec ses flambeaux et un clandestin, régicide en puissance. Elles entretiennent ainsi la mixité des genres et des tons de l'acte. [...]
[...] Acte 1 - Victor Hugo (1930) - Une scène d'exposition riche L'acte 1 : Une scène d'exposition riche – Le domaine de la prosodie, des registres du langage et de la pantomime, mais aussi un drame associant histoire, lyrisme et pathétisme. Les deux grandes préfaces théoriques qu'a écrites Hugo avant de publier et de faire jouer Hernani, celle de Cromwell (1826) et elle-même d'Hernani (1829) ont prescrit un certain nombre de ruptures et de désacralisations pour mettre à distance de la modernité théâtrale l'idéal classique. [...]
[...] Lyrisme et pathétique s'y écrivent avec authenticité. On trouve à la scène 2 la première scène amoureuse entre Hernani et Dona Sol. Le lyrisme s'y exprime malgré les contraintes de la clandestinité de la rencontre. Alors que le jeune amant s'abandonne à l'enthousiasme amoureux, Dona Sol en reste d'abord à des paroles prosaïques, brèves, détachées, allant jusqu'au rire. Un renversement se fait quand Hernani, hors de lui devant la perspective du mariage de Dona Sol avec le vieux duc qu'est son oncle, pose un ultimatum (« l'épouser ou me suivre »). [...]
[...] Hugo a écrit Hernani en étant devenu un opposant à cette monarchie, après la censure de sa pièce Marion Delorme. Pour un lecteur contemporain, le passé que ressuscite l'acte met en lumière les conflits d'ambition qui président aux grandes transitions politiques et dynastiques. Le titre auquel prétend Don Carlos mobilise l'opposition de grands princes. Le premier acte fait ainsi découvrir très vite, en dépit des dérisions du contexte, un enjeu historique et dramatique de grande portée dans le contexte de la Renaissance. [...]
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