Littérature, L'Heptaméron, nouvelles 1, 12, 23, 9, 26, 10, 13, Marguerite de Navarre, prologue, mort violente, Du Mesnil, Hircan, Dagoucin, devisants, Oisille, Saffredent, Parlamente, Geburon
L'Heptaméron est un recueil de 72 nouvelles, divisé en huit sections qui correspondent à huit jours, écrit par Marguerite de Navarre, duchesse d'Alançon, et sœur du roi François Ier. Les personnages racontant les nouvelles sont au nombre de dix : Parlamente, Oisille, Longarine, Ennasuite, Nomerfide, Hircan, Geburon, Simontault, Dagoucin et Saffredent. Dans les nouvelles de Marguerite de Navarre, qui s'est inspiré du Décaméron de Boccace, le schéma est sensiblement le même : prologue, scène unique à haute intensité dramatique, puis dénouement. Les personnages sont aussi pour la plupart du temps stéréotypés.
[...] Dans cette nouvelle, la mort est donc omniprésente et violente, et l'enjeu est moral. Il s'agit d'un meurtre, celui d'un homme innocent, un acte immoral considéré comme un pêché par l'église et bien entendu condamné par une grande partie des devisants. De plus, la tromperie et la ruse sont aussi des fautes commises par la femme. La nouvelle 12, racontée par Dagoucin, traite également d'un meurtre, celui du duc, assassiné par le frère de la femme qu'il courtisait, un gentilhomme. [...]
[...] Il n'y a pas d'images crues, ni de description longue et pénible de sa mort. La mort est donc brève et douce, bien que centrale dans le récit, et est presque une délivrance pour le gentilhomme qui sort de semaines de maladie. L'enjeu est donc rhétorique, et presque poétique puisque la mort n'a rien de violent et est au contraire douce et imagée. Le gentilhomme est ensuite « honorablement enterré », comme il se doit pour quelqu'un comme lui, qui jusqu'au bout n'a pas bafoué la volonté de la famille de sa bien-aimée et est même mort d'amour pour elle, préférant partir plutôt que de ne pas l'avoir auprès de lui. [...]
[...] Sa mort intervient à la fin de la nouvelle et n'a pas de réelle incidence sur l'intrigue. Elle meurt après avoir parlé une dernière fois à Avannes et lui avoir révélé son amour, et après avoir parlé à son mari. Elle ne meurt pas dans la souffrance, et accueille presque la mort comme une délivrance de ses souffrances. Elle reçoit ainsi l'extrême onction avec « telle joie comme celle qui est sûre de son salut ». Il y a donc encore un parallèle avec la religion, car la vertu et la chasteté de la femme sont ici estimés par les devisants. [...]
[...] Le gentilhomme et son serviteur s'acharnent sur le duc. Il y a une lutte, le duc tente même de se défendre. Il est poignardé à de nombreuses reprises. On parle de « corps mort », et Dagoucin insiste sur le sang qui macule le sol et la pièce. Le sang laisse d'ailleurs des traces que la femme du duc et ses serviteurs suivent pour le retrouver. La mort du duc est importante dans l'intrigue, puisqu'elle intervient au milieu du récit et est au cœur de l'intrigue. [...]
[...] Cette nouvelle ne peut diviser les devisants quant à l'image qu'ils ont de chacun de ces personnages. III. Mourir sur le champ de bataille La nouvelle 10, racontée par Parlamente, place la mort au centre de l'intrigue, puisqu'une mort en provoque une autre. Ainsi, Avanturade meurt quand elle apprend que son mari doit repartir, après s'être évanouie. Il s'agit d'une mort brève, qui tient en deux lignes, et qui pourrait donc paraître insignifiante. Pourtant, elle est très importante pour la suite de l'intrigue. [...]
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