Guy de Maupassant (1850-1893) est un disciple de Gus¬tave Flaubert, qui l'encouragea à écrire. II a publié six romans et plusieurs centaines de nouvelles parues dans des revues puis réunies en un recueil, comme les dix-sept Contes de la bécasse, parus en 1883. II s'agit d'histoires racontées par les convives d'un baron, lors de la saison de la chasse.
Normand et chasseur, Maupassant n'a jamais manqué de transcrire dans ses nouvelles la réalité de ce pays de bocages et de pommiers qu'il arpentait en de longues promenades. Les dix-sept Contes de la bécasse, récits des convives d'un ancien chasseur, s'enracinent dans ce terroir. La « Farce normande » dont il est question dans ce conte consiste à empêcher la nuit de noces d'un paysan en tirant des coups de feu qui le font sortir de chez lui et se prendre dans un piège à renard. Mais la nouvelle débute sur le mariage lui-même et le cortège qui, à la sortie de l'église, se dirige vers le lieu du banquet.
Cette noce de campagne est évoquée avec réalisme, mais elle est aussi quelque peu ridiculisée avec humour. Il est à noter enfin que Maupassant se révèle ici un artiste complet, à la fois poète et peintre.
[...] Les fossés maintenant étaient garnis de gamins et de pauvres, curieux ; et les coups de fusil ne cessaient pas, éclatant de tous les côtés à la fois, mêlant à l'air une buée de poudre et cette odeur qui grise comme de l'absinthe. Guy de MAUPASSANT - Farce normande (Contes de la bécasse, 1883) Plan I. Le réalisme de la description d'une noce la campagne normande le cortège les éléments de la fête II. La distance humoristique un cortège ridicule le regard des animaux III. [...]
[...] Maupassant ajoute au cortège bon nombre de gamins et de pauvres surgis des fossés. L'importance de la fête est notée par le repas d'abord, signe symbolique de la noce de campagne ; tous convergent d'ailleurs vers ce lieu qui embaume l'odeur de festin. Ce qui importe dans ce banquet, ce n'est pas la qualité de la nourriture, mais sa quantité, comme le soulignent le terme familier mangeaille et l'odeur «épaisse» qui s'échappe de la maison. L'atmosphère de fête tient aussi aux accessoires, choisis pour l'occasion : hauts chapeaux de soie luisants des hommes ou châles lâchés dans le dos des femmes. [...]
[...] Le poète est peut-être ici surtout un peintre (on sait que Maupassant était très lié aux Impressionnistes). Le quatrième paragraphe est à cet égard significatif : en effet, il est le seul à formuler un jugement esthétique au lieu de raconter ou de décrire. Il est aussi au centre exact du texte, et en constitue le pivot. Il opère la synthèse, malgré le manque d'harmonie qu'il met en relief, entre le cadre des prairies normandes et le cortège, par le seul jeu des couleurs : Tout le vert de la campagne, le vert de l'herbe et des arbres s'oppose à la pourpre des châles. [...]
[...] En second lieu, Maupassant fait regarder la procession par les animaux eux-mêmes, et ce, dès l'ouverture du texte : des veaux qui regardaient de leurs gros yeux . le mufle tendu vers la noce Par un effet subtil, le lecteur devient lui aussi un veau qui regarde le déroulement du cortège proposé dans le paragraphe suivant ; c'est donc aussi de nous que l'on se moque gentiment. Comme les veaux qui restent debout d'étonnement, la basse- cour est surprise par les châles dont l'éclat semblait étonner» poules, canards et pigeons. [...]
[...] II a publié six romans et plusieurs centaines de nouvelles parues dans des revues puis réunies en un recueil, comme les dix- sept Contes de la bécasse, parus en 1883. II s'agit d'histoires racontées par les convives d'un baron, lors de la saison de la chasse. Normand et chasseur, Maupassant n'a jamais manqué de transcrire dans ses nouvelles la réalité de ce pays de bocages et de pommiers qu'il arpentait en de longues promenades. Les dix-sept Contes de la bécasse, récits des convives d'un ancien chasseur, s'enracinent dans ce terroir. [...]
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