Les Guêpes marquent le retour d'Aristophane à la comédie politique puisqu'il s'attaque dans cette pièce à l'organisation judiciaire, une des plus grandes institutions athéniennes. Cette pièce présente une opposition entre le père (Philocléon) et le fils (Bdélycléon) et la sorite de départ est claire: les Athéniens ont la manie de juger; les procès sont publics; donc ils ne se tiennent pas à domicile; la manie des procès à domicile n'est pas dangereuse. Cette idée domine plutôt dans la première partie car la seconde développe plus les conflits des deux générations et ceux de la Nature face à la Loi. L'agôn de cette pièce oppose Philocléon et Bdélycléon dans un débat de forme rhétorique: Bdélycléon veut guérir son père de sa maladie de juger en le persuadant et en lui apportant un procès à domicile. On peut alors se demander dans quelle mesure cet extrait est un bon passage de l'ancienne comédie.
[...] Le fait que certains détails lui soient rattachés contribuent à définir son caractère : "Tu as trouvé là pour un vieillard un bon préservatif contre la rétention d'urine" (l.41-42), "Si tu viens à dormir, il te réveillera par son chant" (l.47).Même si ce n'est pas explicite, l'image du vieillard quelque peu incontinent et somnolent se dégage de ce passage. Il apparaît donc comme un personnage ridicule voire bouffon mais qui n'est pas dénué de sympathie. Plus particulièrement, on assiste dans ce passage à la construction d'une nouvelle réalité proche du non-sens et construite par déformation du monde réel. [...]
[...] "Les Guêpes" d'Aristophane, commentaire des vers 760-840 Les Guêpes marquent le retour d'Aristophane à la comédie politique puisqu'il s'attaque dans cette pièce à l'organisation judiciaire, une des plus grandes institutions athéniennes. Cette pièce présente une opposition entre le père (Philocléon) et le fils (Bdélycléon) et la sorite de départ est claire: les Athéniens ont la manie de juger; les procès sont publics; donc ils ne se tiennent pas à domicile; la manie des procès à domicile n'est pas dangereuse. Cette idée domine plutôt dans la première partie car la seconde développe plus les conflits des deux générations et ceux de la Nature face à la Loi. [...]
[...] Arrête: tu me feras mourir! Tu veux appeler une cause avant d'avoir posé une balustrade ( . et il se ridiculise lui-même lorsqu'il raconte ses déboires avec Lysistratos. De sorte que c'est Cléon qui est la cible privilégiée d'Aristophane dans cette pièce comme nous le montrent les noms des deux protagonistes: celui qui aime juger aime Cléon et celui qui veut mettre un terme à cette manie déteste Cléon. On sait très bien que les sycophantes, les orateurs et les démagogues sont la cible privilégiée d'Aristophane mais ici, Cléon est plus particulièrement critiqué pour le triobole, mesure démagogique qu'il a prise et qui incite les juges à condamner les accusés, devenant ainsi les agents des démagogues. [...]
[...] "Ne voilà-t- il pas Labès, votre chien, qui tout à l'heure vient d'entrer dans la cuisine, et de manger un fromage de Sicile? / Bon! Voilà le premier délit à déférer devant mon père" (l.65 à 67). Ainsi, Aristophane parodie non seulement le genre sérieux et noble de la tragédie, comme c'est le cas dans beaucoup de ses comédies mais plus largement une institution politique athénienne et l'attitude de ses concitoyens, donnant ainsi à son texte une dimension satirique. Le théâtre grec antique est un théâtre politique, aussi ne faut-il pas s'étonner de la dimension polémique des pièces d'Aristophane; il critiqua toujours ce qui lui semblait nuire à la bonne marche de la cité et au bonheur des Grecs. [...]
[...] Dans De l'essence du Rire, Baudelaire a établit une distinction entre le comique simple qu'il appelle significatif et le comique absolu ou grotesque. Nous avons essayé de montrer comment s'articulent ces deux sortes de comiques en vue de renouveler sans cesse les mécanismes du rire et de rendre la comédie plus efficace. C'est l'alchimie de ces deux éléments qui contribue au succès des pièces d'Aristophane et plus particulièrement des Guêpes. C'est ce que pourrait montrer le succès en demi-teinte de la réadaptation qu'en a fait Racine en 1668, dans Les Plaideurs où la dimension satirique est quasiment absente. [...]
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