Lampedusa, "Le Guépard" : place des repas au sein de l'oeuvre

Résumé du document

Dissertation ayant pour sujet : "Analyser la symbolique des repas dans Le Guépard de Lampedusa. Dissertation complète comprenant l'introduction, le développement (en 3 parties) et la conclusion, le tout appuyé sur des citations de l'oeuvre.

Extraits

[...] Les repas au sein du roman reprennent de part en part les thèmes présents dans l'ensemble de l'œuvre : celui de l'histoire de la Sicile à partir des discussions politiques, de la sensualité par l'attitude du Prince et par la nourriture, de l'amour par la jalousie de Concetta et la première rencontre entre Tancredi et Angélica, du prestige et du déclin de l'aristocratie sous le symbole de Don Fabrizio et de la nourriture. En ce sens, on peut donc dire que les repas tiennent une place très importante dans le roman Le Guépard. [...]

[...] Les repas sont très solanneks, la vaisselle et le décor somptueux. La vaisselle utilisée porte des signes de la royauté, ce qui montre le prestige de la famille : l'argenterie était massive et les magnifiques verres bosselés de Bohême portaient sur un médaillon lisse le chiffre FD en souvenir d'une largesse royale Le prince a l'habitude d'avoir la plus belle assiette et celle de plus grande taille. La soupe est servie dans une soupière énorme surmontée du Guépard dansant ce qui symbolise la grandeur des Salina. [...]

[...] En quoi la place des repas est elle importante dans cette œuvre ? Que les repas symbolisent ils ? Nous verrons d'abord que les repas permettent le développement du récit, puis qu'ils sont le symbole du prestige de l'aristocratie sicilienne et enfin qu'ils annoncent le déclin de la puissance aristocratique en Sicile. Dans le roman, les repas sont les seuls moments où les proches de Don Fabrizio sont réunis, ce qui permet de dresser un portrait des personnages présents à table, d'aborder des sujets politiques, ou encore d'amener l'action au sein du roman. [...]

[...] La nourriture également est associée à des éléments renvoyant à la mort, au déclin de l'aristocratie. Au premier repas est servie la gelée au rhum, dessert préféré du Prince. On peut y voir la métaphore du patrimoine du Prince qui au début de la description se présente avec sa forme de grande tour soutenue par des bastions et des talus, aux parois lisses et glissantes, impossibles à escalader lorsqu'elle est servie au Prince et qui devient des glacis détruits à coups de canon et des blocs arrachés lorsqu'elle est servie à Paolo, héritier de Don fabrizio. [...]

[...] Lors du même repas il est dit que le Prince était préoccupé, ce qui montre qu'il a des soucis. Lors du repas à Donnafugata les regards ne sont plus tournés vers le Prince mais vers Angélica qui monopolise l'attention de tout le monde. Le Prince perd également de son prestige du fait que Don Calogero soit en habit de soirée et pas lui. De même, le fait qu'il ait cessé d'être le plus grand propriétaire de Donnafugata annonce la déchéance de l'aristocratie au profit de la bourgeoisie. [...]