Synthèse entièrement rédigée (type bac) sur le thème du bestiaire dans Le Guépard de Lampedusa. L'animalité ne s'arrête pas à la figure guépardesque, ce qui permet une réflexion sur les moeurs de l'époque à travers la déshumanisation ou encore cette double postulation de tout être humain : entre animal et homme.
[...] Finalement c'est avec Don Fabrizio, personnage littéraire et passionné, que les figures imagées sont légions. On peut citer par exemple la métamorphose de ses soucis en fourmis prenant d'assaut un lézard mort ou encore en soldats, révélant la mécanique interne de son esprit. On peut finalement évoquer la scène du bal ou plutôt sa conclusion : des boeufs éventrés gisent sur une charrette et leur viscères offertes au regard de tous préfigurent la mort du Prince, survenant dans la partie suivante. [...]
[...] Don Fabrizio fait figure de titan de demi-dieu (image d'Hercules de Farnèse sortant des eaux alors qu'il quitte son bain) qui domine en quelque sorte le microcosme de Donnafugata. Par ailleurs, la figure du Prince semble se détacher de cette hiérarchisation animale : lors de la scène du bal, le Guépard est las et s'assimile à un gardien de parc zoologique au prise avec de turbulents animaux. La figure du Prince est donc plus ambiguë car elle oscille constamment entre humanité et spontanéité de l'animal. [...]
[...] On peut donc tout d'abord souligner l'intérêt littéraire des figures animales dans le texte qui permettent une vision plus poétique et imagée des événements et personnages, venant tout à la fois de l'homme de lettres qu'est Don Fabrizio que de son esprit rationnel. On peut aussi voir dans une seconde partie la bestialité et la puissance que cela procure à Salina. Comme le suggère le roman éponyme, Don Fabrizio est à plusieurs reprises assimilé à une force de la Nature, à un animal puissant et noble. [...]
[...] Par ailleurs, Don Fabrizio lance un regard incisif sur les relations tendues entre aristocratie et classe montante et notamment dans son rapport au Maire de Donnafugata. Ainsi le Guépard, animal majestueux au beau poil tacheté et au corps élancé et rapide souligne la prestance du Prince comme nous l'avons signalé précédemment. À ceci s'oppose Don Calogero, décrit comme un éléphant déracinant les arbres sous son passage ou, en d'autres termes, n'étant pas aussi habile dans les procédés que le Prince. [...]
[...] C'est peut être pourquoi, à plusieurs reprises, Lampedusa utilisent des animaux pour traduire des sensations. Lors de la demande en mariage par exemple, ce sont des guêpes qui piquent Don Fabrizio de leurs dards alors qu'il réalise que Don Calogero connaissait déjà les sentiments que Tancredi éprouvait pour Angelica. De même, cette nouvelle difficile, qui préfigure selon Don Ciccio Tumeo une reddition prend la forme d'une couleuvre dont le Guépard mâche chacun des cartilages à mesure qu'il annonce la nouvelle. [...]
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