Gargantua - François Rabelais (1534) - Le savoir est-il toujours présent sous le rire ?

Thèmes abordés

Gargantua, François Rabelais, Rabelais, littérature, roman, roman comique, renaissance, comédie, parodie éducative, humanisme

Résumé du document

Rabelais indique dans la partie « avertissement au lecteur », « le rire est le propre de l'homme ». Gargantua est la suite de Pantagruel. Elle décrit l'enfance du géant, depuis sa naissance jusqu'à ses traits intellectuels, moraux et agressifs. Proposant de multiples entités narratives indépendantes, le roman suit une progression cohérente au fil des épisodes, entre registre comique et didactique.

Extraits

[...] Le carnaval comique Le récit comique de Rabelais est issu de la tradition carnavalesque, qui repose sur un système de valeurs inversé, une hiérarchie bouleversée. La comédie se concentre en effet sur le désir du thème sale, obscène et du système de valeurs inversé : le moine devient un guerrier « demi-diable » qui se réjouit du carnage qu'il commet pendant que le roi est détrôné et critiqué. La multiplication des outrages de l'abbaye contre la communauté religieuse en supprimant règles, règlements et obligations est à l'origine de la chute de l'abbaye. [...]

[...] Pour conclure, Gargantua apporte au-delà de l'aspect humoristique. Ce rire est associé à l'intelligence, en tant que forme de contestation. Par le rire, le lecteur apprend à prendre ses distances avec le savoir, à critiquer ses méthodes et à évaluer ses résultats. Le rire ne permet de rien tenir pour acquis. Le rire nous imprègne de nuances, il nous permet de remettre en question les mensonges d'une connaissance trop confiante et de rechercher plutôt une connaissance qui se remet en question. [...]

[...] Gargantua - François Rabelais (1534) - Le savoir est-il toujours présent sous le rire ? Rabelais indique dans la partie « avertissement au lecteur », « le rire est le propre de l'homme ». Gargantua est la suite de Pantagruel. Elle décrit l'enfance du géant, depuis sa naissance jusqu'à ses traits intellectuels, moraux et agressifs. Proposant de multiples entités narratives indépendantes, le roman suit une progression cohérente au fil des épisodes entre registre comique et didactique. La connaissance passe-t-elle uniquement par le registre comique dans Gargantua de Rabelais ? [...]

[...] Cette pensée intervient dans un contexte plus large d'humanisme. L'ancrage profond de l'humaniste Les difficultés de l'humanisme En parodiant l'éducation en burlesque, l'auteur parodie les excès de la méthode scolastique (enseignement médiéval basé sur une connaissance livresque des principes chrétiens mandatés par la Sorbonne) et des savants du type "Sorbonnard". Le métier devient une affirmation en faveur du savoir encyclopédique ; une promotion de la pensée critique qui favorise la dissipation des connaissances futiles résultant de la mémorisation de livres. [...]

[...] Gargantua parodie les valeurs aujourd'hui disparues et porte atteinte au code d'honneur médiéval, qu'elle expose. Par conséquent, le héros n'utilise pas l'arme noble, mais emploie plutôt des éléments humoristiques (l'urine du géant ou de la jument, un arbre, un bâton de croix) ; il n'est pas effronté ou effronté, mais plutôt furtif ou pilleur (l'opposition est anti-héros). De même, frère Jean est impliqué dans la lutte pour le service du « vin » (un simple jeu de mots avec le service divin) et il n'envisage même pas de renoncer. [...]