Quoditien, ordinaire, habituel, imaginaire, Françoise Héritier, Romain Puertol, George Pérec
Le quotidien nous intéresse souvent assez peu. Nous cherchons à nous en évader de toutes les manières possibles. Des slogans comme « métro-boulot-dodo » nous le montrent comme fade et inintéressant. Nous avons l'impression que le quotidien est routinier, presque vide. Comment des écrivains peuvent s'y intéresser dès lors, alors que la littérature serait ce qui nous permet de nous en échapper ? C'est pourtant le propos des trois écrivains, auteurs des extraits qu'il nous est amené d'étudier.
[...] C'est pourtant le propos des trois écrivains, auteurs des extraits qu'il nous est amené d'étudier. Tout d'abord, il est vrai que ne nous intéresse que ce qui sort de l'ordinaire. C'est ce qu'explique bien Georges Pérec dans le premier paragraphe de l'extrait : « les trains ne se mettent à exister que lorsqu'ils déraillent ». Ce n'est pas le monde qui fonctionne qui intéresse l'homme habituellement, c'est le monde qui ne fonctionne pas. Or, cela écarte notre attention de ce que nous appellerons communément « les petits plaisirs de la vie », ainsi Françoise Sabatier, auteur du Sel de la vie se plait à faire une liste hédoniste et même épicuriste de plaisirs ordinaires à côté desquels pourraient nous faire passer notre exigence, des plaisirs tels que « lire en paix son journal, feuilleter un album photo ». [...]
[...] Ainsi, pour Romain Puertol, un simple magasin Ikea, certes dont les noms aux étranges consonnances pour les Français que nous sommes peuvent avoir un caractère exotique et potentiellement poétique devient un lieu merveilleux servi par l'imagination du personnage. L'étude de ces textes nous a donc bien montré que les écrivains en question nous invitent à porter un regard différent sur le quotidien, sans doute, à leurs yeux, perçu trop vite comme inodore et sans saveur. Pour ces derniers, il recèle une grande richesse, qu'il s'agisse de le glorifier d'une manière hédoiste, épicurienne à la manière de Françoise Sabatier, d'y porter son attention d'une manière plus intellectuelle à la manière de Pérec ou encore de laisser travailler son imagination pour le transfigurer à la manière de Romain Puertol. [...]
[...] Le sel de la vie - Françoise Héritier (2012) ; S'émerveiller du quotidien - Romain Puertol ; Interroger l'habituel - George Pérec - Comment des écrivains peuvent-ils s'intéresser au quotidien alors que la littérature serait ce qui nous permet de nous en échapper ? Le quotidien nous intéresse souvent assez peu. Nous cherchons à nous en évader de toutes les manières possibles. Des slogans comme « mtro-boulot-dodo » nous le montre comme fade et inintéressant. Nous avons l'impression que le quotidien est routinier, presque vide. [...]
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