Dissertation de français sur le parallèle entre l'autobiographie et l'historien. Sujet : dans quelle mesure la démarche autobiographique s'apparente-t-elle, comme le suggère Marguerite Yourcenar, au travail de l'historien ?
[...] Donc la place de la fiction est, pourrait-on dire, obligatoire si l'auteur veut maintenir l'attention du public tout en étant sincère, car il ne peut affirmer n'avoir pas eu recours à l'imaginaire dans son œuvre. Pour conclure, la démarche autobiographique oscille entre celle de l'historien et celle du romancier. Toute tentative d'identifier objectivement le je narré conduit presque inévitablement son auteur à une impasse ou tout au moins à un sentiment de déception. Le j e narré, même reconstruit reste un être de papier. On peut donc supposer qu'il existe un paradoxe entre la démarche de l'historien et la subjectivité de l'autobiographe. [...]
[...] Dans un premier temps, les autobiographes affirment leur sincérité et leur souci de vérité. Ils cherchent à reproduire les événements personnels ou historiques de manière fidèle. Il suffit d'ouvrir le premier livre des Confessions de Jean-Jacques Rousseau pour lire ce souci de vérité, quand il écrit je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature Il affirme sa volonté de tout dire sans rien dissimuler, ni ses fautes ni les événements susceptibles de choquer la morale. [...]
[...] Dans les mémoires le je n'est pas absent, mais il se situe dans l'Histoire et souvent il s'efface pour laisser la place aux événements dont il a pu être le témoin. J'ai mis ma main dans le siècle écrit Chateaubriand. Des autobiographies contemporaines telles que Si c'est un homme de Primo Lévi ont également un rôle de témoignage sur des événements historiques majeurs (les camps de concentration). Cela suppose des recherches poussées et le carnet qui accompagne les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar en atteste. Ainsi nous voyons bien que le souci de vérité est un élément essentiel des récits autobiographiques. [...]
[...] Cependant la plupart des autobiographes ont recours à l'imaginaire ou bien, comme Rousseau, aux arrangements. Si les auteurs ont recours à la fiction, c'est souvent parce que leur mémoire leur fait défaut. De nombreux écrivains revendiquent la place de la fiction dans leur récit, et certains choix sont inhérents à l'écriture. En effet, Pierre Loti, dans son autobiographie Aziyadé, ne revendique pas la vérité littérale de son œuvre, mais souligne au contraire les aménagements et transpositions effectués. D'autres auteurs affirment aussi que leur œuvre comporte une part de fiction. [...]
[...] Malgré l'engagement de l'écrivain à ne pas embellir la vérité, fiction et réalité se mêlent de manière complexe dans toute œuvre autobiographique. Dans quelle mesure la démarche autobiographique s'apparente-t-elle, comme le suggère Marguerite Yourcenar, au travail de l'historien ? Tout d'abord, nous verrons pourquoi les démarches de l'écrivain s'apparentent à celles de l'historien, notamment avec le souci de vérité, et des témoignages historiques. Par la suite, nous constaterons que la vérité est souvent remplacée par l'imaginaire ou bien par des arrangements, certains autobiographes revendiquant d'ailleurs la place de la fiction. mais cela est dû aussi aux choix inhérents de l'écriture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture