L'écrivain britannique du XXe siècle Anthony Burgess affirmait : « Sans personnage, point de roman ». Un siècle avant lui, son confrère français Stendhal, Henry Beyle à l'état civil, écrivait du roman : « C'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin ». Certes, il y a une différence entre personnage et personne : l'un renvoie à la création littéraire, l'autre au réel. Mais quand le lecteur est plongé dans un roman, il arrive souvent que, pour lui, les personnages deviennent personnes et reflètent, comme un vrai miroir, l'image de la société dans laquelle il vit.
Il convient de voir d'une part, dans quelle mesure et pourquoi le romancier doit gommer la part imaginaire de ses personnages et d'autre part, s'il n'y a pas un certain risque à vouloir que ses personnages deviennent de véritables personnes et soient totalement influencés par le réel. Finalement, quel parti le romancier peut-il en fait tirer de ce mélange de réalité et de fiction qu'est inévitablement le personnage romanesque ? (...)
[...] À force de gommer, on uniformise et montrer la banalité de la vie est insipide. Avec le recul du temps et passé l'engouement un peu artificiel pour ce type de roman, on mesure le désintérêt des lecteurs pour ce type de créations sans âme et, il faut le dire, l'échec du nouveau roman, qui ne crée plus aucune rupture et cause l'ennui. Il est illusoire et chimérique de vouloir trancher : un personnage n'est ni tout à fait réel ni tout à fait fictif. [...]
[...] En créant l'illusion du réel, le romancier empêche la désillusion ! Quand bien même le lecteur ne s'identifierait pas aux personnages, si le romancier parvient à lui faire croire à leur réalité, alors le lecteur, en suivant leur parcours, en les observant, peut se sentir pris par leur évolution, les examiner et tenter de les comprendre. Le plaisir de la lecture est alors d'une autre nature et ressemble à celui du sociologue, du psychologue ou, à l'extrême, du biologiste : J'ai cherché, écrit Zola, à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l'instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d'une crise nerveuse. [...]
[...] La seule fonction du personnage de roman est-elle de refléter la société dans laquelle il vit ? Vous répondrez en vous appuyant sur les textes du corpus et sur d'autres œuvres que vous avez lues ou étudiées. Plus qu'un copier / coller de ce document, vous pourrez vous en inspirer et y ajouter vos propres exemples afin de rédiger un travail personnel, meilleure façon de progresser en vue de l'échéance de fin d'année scolaire. L'écrivain britannique du XXe siècle Anthony Burgess affirmait : Sans personnage, point de roman Un siècle avant lui, son confrère français Stendhal, Henry Beyle à l'état civil, écrivait du roman : C'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin Certes, il y a une différence entre personnage et personne : l'un renvoie à la création littéraire, l'autre au réel. [...]
[...] Quelle que part que lui laisse le romancier, elle suscite le plaisir du lecteur. Majoritaire, voire envahissante, elle crée le plaisir indispensable à la fantaisie et à l'évasion. Imperceptible, elle génère l'illusion du réel, permet l'identification et suscite l'intérêt . Mais, au-delà, le romancier peut accepter la fiction, sans vouloir l'occulter, la revendiquer et jouer avec elle, en rendant sensibles à son lecteur les secrets et les dessous de la création d'un personnage, du mensonge et de l'illusion romanesques. En même temps qu'il refuse de faire oublier la fiction, l'auteur impose son existence et le lecteur éprouve un certain plaisir à être associé et initié à ce pouvoir de la fiction. [...]
[...] Ainsi Balzac, dans sa Comédie humaine (dont le titre même indique ce mélange : humaine renvoie au réel, comédie suggère l'artifice et l'imaginaire) affirme avoir été souvent obligé d'atténuer la crudité de la nature Le romancier est un illusionniste selon le mot de Maupassant dans sa préface à Pierre et Jean qui, du mélange du réel et de la fiction, crée le vrai ou du moins le crédible. Aussi faire oublier toute fiction est-il impossible, car elle est inhérente à tout personnage romanesque. Alors, autant pour le romancier que pour le lecteur, il vaut mieux l'accepter comme un atout. [...]
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