Les Fleurs du mal, Spleen, Charles Baudelaire, 1857, esthétique baudelairen, mal du siècle, littérature du 19e siècle, romantisme, mouvement du parnasse, naturalisme, commentaire de texte
Le 19e siècle est marqué par une multitude de régimes politiques, il annonce le mal du siècle initié par les romantiques. C'est dans cette ambiance instable que naissent les poètes maudits dont Baudelaire fait partie. Ces poètes rejettent les valeurs de leur société avec une conduite provocante et dangereuse. Il y a aussi lors de ce siècle une succession de courant littéraire. Au romantisme se succèdent les mouvements du parnasse, du réalisme et du naturalisme.
[...] Le réseau des sonorités Il n'est pas moins dense que celui des images, et mérite un examen spécial. Notons d'abord, tout au long du poème, la ligne sonore continue que forme le promène nasalisé an, évocateur d'une plainte sourde et permanente : « gémissant, ennuis, embarrassant, changée, espérance, battant, cognant ». Observons ensuite que la voyelle aiguë i peut intervenir dans le groupe des voyelles nasales on et an pour aiguiser l'expression de la souffrance, en marquer l'aspect lancinant « sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis ». [...]
[...] Divers procédés de style sont employés à cet effet. D'abord, la comparaison, introduite soit par « comme » soit par un verbe « est changé en » « imite ». Ensuite l'alliance de mots : « un jour noir » expression qui rapproche les contraires, traduit une vision subjective. L'alliance du concret et de l'abstrait va dans le même sens : parler « d'infâmes araignées » revient à associer la vision et l'impression morale négative qu'elle suscite. L'allégorie, qui personnifie une abstraction « l'espérance » « l'espoir » « l'angoisse » contribue ici à brouiller la frontière entre le monde moral et la vision concrète ; d'autant que ces allégories elles-mêmes sont impliquées dans un scénario dynamique « l'espérance chauve-souris/ battant les murs/ et se cognant la tête ». [...]
[...] Ce maléfice destructeur, associe notamment au nous allons l'entendre à travers plusieurs mots clés du texte qui jalonnent l'itinéraire morbide : « couvercle, cercle, cachot, cognant, cloche, corbillards, vaincu et crane incliné ». Conclusion Ce poème de Baudelaire, célèbre entre tous, tire sa puissance suggestive de l'utilisation exclusive d'images concrètes pour exprimer un drame spirituel, psychologique, donc tout intérieur. Le poète explore ses abimes et extrait la beauté des souffrances de son âme et de son cerveau malades « fleurs extraites du mal. Par un beau paradoxe, l'élan brise de l'espoir, s'exprime dans un texte ou le souffle de l'originalité ne faiblit pas un instant. [...]
[...] Vous m'avez demandé de travailler sur la problématique en quoi consiste l'esthétique baudelairienne du spleen ? Afin de répondre à cette problématique, il me semble pertinent d'évoquer en premier lieu les étapes de la crise puis un réseau d'images et de sonorités. I. Les étapes d'une crise A. La montée de la crise Elle s'effectue dans les 3 premières strophes, dont la structure syntaxique est révélatrice. Il s'agit en effet de trois propositions temporelles introduites par la conjonction quand : la répétition est au service d'un effet d'accumulation, l'atmosphère psychologique se chargeant de facteurs de plus en plus angoissants. [...]
[...] Le recueil des Fleurs du mal a été élaboré en plusieurs fois et est composé de plusieurs livres (spleen et idéal, les tableaux parisiens, le vin, la mort et la révolte). Baudelaire est un innovateur, il a inventé une écriture, une esthétique, une conception du beau. Tout comme Flaubert son art va vivre la pénibilité de la censure de la diffamation. L'accueil des Fleurs du mal a été particulièrement dur voir cruelle pour Baudelaire puisqu'il s'est fait rejeter par cette censure (même procès, même avocat même motif (atteinte aux bonnes meurs) que pour Flaubert). [...]
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