En 1857 paraît le roman de Flaubert Madame Bovary, moeurs de province. Ce roman, qui connaît alors un important succès, raconte la vie d'Emma Bovary, une femme qui nourrit son imagination dans les romans et qui est donc perpétuellement déçue par la vie qu'elle mène. De nombreux analystes ont tenté d'étudier le « bovarysme » d'Emma. Ainsi, l'auteur péruvien Mario Vargas Llosa écrit dans L'Orgie perpétuelle que « Une opinion très répandue veut qu'Emma Bovary soit une jeune femme conventionnelle, frivole, chichiteuse, ingénue, bébête et que sa tragédie manque de grandeur ». Cette affirmation semble vraie, mais cependant, peut-on réduire l'oeuvre de Flaubert à ce simple constat ? (...)
[...] On voit par exemple Emma ourler des torchons, nettoyer sa fille Berthe . Elle fait également attention à son apparence, et affiche parfois une certaine extravagance, par la volonté de se distinguer des autres femmes pour montrer qu'elle est supérieure à ces dernières. Cela explique par exemple l'achat des écharpes algériennes à Lheureux, écharpes qui inspirent l'exotisme. On distingue également la volonté d'ascension sociale dans le fait qu'elle est éblouie par le vieil aristocrate au château de la Vaubyessard. On peut voir la naïveté et la légèreté d'Emma principalement dans ses rêves. [...]
[...] L'affirmation de Mario Vargas Llosa est donc vraie mais toutefois trop réductrice, par rapport à l'ampleur et au sens réel du roman de Flaubert. Certains aspects du personnage d'Emma Bovary, la décrivent vraiment comme une femme conventionnelle, parfois enfantine, légère et naïve, mais cependant, dire que sa tragédie manque de grandeur est faux. Car Emma est aussi une femme forte, mais qui à cause de sa conception du bonheur, ne peut jamais l'atteindre. C'est l'essence même du bovarysme. Son drame est d'être bloqué dans un monde qui n'est pas fait pour elle, à la manière d'un héros romantique, entre l'imaginaire et le réel. [...]
[...] Elle ne sollicite pas son mari, et assume seule pour payer ses propres dépenses. Elle ne veut pas que Charles perde l'estime qu'il avait pour elle, et est donc prête à tout pour trouver l'argent. Elle refuse, malgré sa grande détresse, les avances du notaire. Ce n'est que lorsque plus aucune solution n'est envisageable qu'elle décide de prendre de l'arsenic. En ce sens, elle aurait très bien pu fuir ou encore rester en vie et payer grâce à la vente de ses meubles, mais sa dignité l'en empêche, ainsi que sa volonté de quitter cette vie qui l'empêche d'être heureuse, parce qu'elle a trop souvent déçu cette femme. [...]
[...] Cependant, d'autres éléments peuvent disculper le personnage. Carmalgré ses défauts, Emma est une femme qui, comme toutes les autres femmes, rêve du prince charmant décrit dans les livres. Son mari n'en a certes pas le physique, mais en plus n'en a pas les qualités morales. Ce n'est qu'un simple officier de santé, peu compétent, et très influençable. Il est certainement encore plus naïf que sa femme, puisqu'il ne se doute pas qu'elle entretient des liaisons amoureuses. Emma voit donc avec cet homme toutes les illusions forgées par ses lectures voler en éclats. [...]
[...] GAUDRY Clément DISSERTATION En 1857 paraît le roman de Flaubert Madame Bovary, mœurs de province. Ce roman, qui connaît alors un important succès, raconte la vie d'Emma Bovary, une femme qui nourrit son imagination dans les romans et qui est donc perpétuellement déçue par la vie qu'elle mène. De nombreux analystes ont tenté d'étudier le bovarysme d'Emma. Ainsi, l'auteur péruvien Mario Vargas Llosa écrit dans L'Orgie perpétuelle que Une opinion très répandue veut qu'Emma Bovary soit une jeune femme conventionnelle, frivole, chichiteuse, ingénue, bébête et que sa tragédie manque de grandeur Cette affirmation semble vraie, mais cependant, peut-on réduire l'œuvre de Flaubert à ce simple constat? [...]
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