Flâneur, ville moderne, passant, poète, penseur, esprit moderne, pensée baudelairienne, pensée rimbaldienne, pensée surréaliste
La ville moderne est l'un des piliers majeurs de l'esprit moderne en littérature. Celui qui s'y promène ne peut qu'y être sensible, face à autant de bouleversements de l'espace dans lequel il évolue. L'artiste observateur adopte-t-il plusieurs réactions à cette révolution irréversible de son univers ? En tant que simple passant, se borne-t-il à constater ? En tant que poète, se borne-t-il à décrire ces changements ? Enfin, dans la peau d'un penseur, quelles théories établit-il sur cette nouvelle configuration de l'espace urbain ? Les œuvres et pensées baudelairienne, rimbaldienne et surréaliste illustreront les enjeux de cette problématique.
[...] Le flâneur fait de la ville moderne sa matière de création, voire d'imagination. La révélation d'une intériorité non conventionnelle est perceptible dans de nombreux poèmes touchant à la ville moderne. L'écriture rimbaldienne, par exemple, se fait le reflet de cette esthétique géométrique de l'espace urbain : Des ciels gris de cristal Le premier vers du poème Les Ponts est constitué de cinq mots. Ce vers métaphorique contraste avec la phrase qui suit, qui lui, s'étend sur quatre vers. C'est l'irrégularité des formes qui est remarquable ici, tout comme le foisonnement de mouvements, selon eux aussi des trajectoires géométriques : descendant ou obliquant en angles ; se croisent et filent ; des cordes montent Et même au tombé de rideau de cette scène imagée, c'est un rayon blanc qui clôt cette vue cinématographique. [...]
[...] Cet enthousiasme pour la ville est, dès lors, justifié. La musique, la foule, la joie, la lumière, autant de nouveaux concepts apparus avec l'émergence du monde moderne (les cafés, les lieux publics, les loisirs, la photographie La ville moderne donne à voir une multiplicité de couleurs, de formes en tous genres (immeubles, véhicules ) et à entendre des bruits inconnus jusqu'alors (moteurs, musiques de salons, de boutiques Le poème Parade illustre ce jaillissement d'images et de sons, qui a contribué à diversifier et multiplier les villes modernes. [...]
[...] Avec Paris, la seule ville où je sens qu'il pourrait m'arriver quelque chose La ville est le terrain d'épanouissement de ces chercheurs d'inconnu et de hasard : Je vais là où mes pas me portent écrit-il. Le flâneur est, par définition, ce passant sans but, qui avance au hasard de ses pas. Nous avons bien là des passants, des promeneurs solitaires. Mais déjà cette activité particulière laisse transparaître une personnalité singulière, une conscience sensible et marginale. II. La ville moderne, une muse singulière Un passant observe, décrit. Mais lorsqu'il est doublé d'un poète, d'un artiste, a fortiori d'une présence singulière au monde, ses productions artistiques vont bien au-delà de simples observations. [...]
[...] Il déplore : Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville/Change plus vite, hélas/Que le cœur d'un mortel) Il est clair que l'errant qui sommeille en Baudelaire déambule dans le présent tandis que sa conscience, sa manière d'être au monde est quant à elle restée dans un passé dont elle ne peut s'absoudre. En revanche, la nouvelle forme de la ville moderne convient à l'esprit surréaliste, dont les adeptes font un mode de vie à part entière. Ce sont d'éternels passants urbains. [...]
[...] Le flâneur dans la ville moderne : passant, poète ou penseur ? Littérature comparée Introduction La ville moderne est l'un des piliers majeurs de l'esprit moderne en littérature. Celui qui s'y promène ne peut qu'y être sensible, face à autant de bouleversements de l'espace dans lequel il évolue. L'artiste observateur adopte-t-il plusieurs réactions à cette révolution irréversible de son univers ? En tant que simple passant, se borne-t-il à constater ? En tant que poète, se borne-t-il à décrire ces changements ? [...]
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