Le roman est un genre littéraire construit généralement sur le schéma narratif : le héros est dans une situation qu'un élément viendra perturber. Il devra ensuite surmonter des péripéties pour atteindre son but. Il réussira alors à conquérir enfin la personne qu'il aime, il résoudra l'enquête sur laquelle il s'était jusqu'alors penché ou il parviendra au bout de sa quête. Sa situation n'est donc pas la même au début qu'à la fin du récit et le dénouement est le plus souvent heureux. Mais, un bon roman doit-il nécessairement bien se terminer pour plaire au lecteur ? Ou peut-il également connaître une fin tragique et satisfaire ce dernier ? Qu'est-ce qui séduit le lecteur dans un dénouement empli d'allégresse ou, au contraire, malheureux ?
Dans un premier temps, nous verrons qu'un roman doit avoir une fin heureuse pour plaire au lecteur. Puis, nous nous demanderons si ce dernier ne peut pas également apprécier un dénouement plus triste.
En tant que divertissement, un bon roman se doit de plaire au lecteur en lui offrant une fin heureuse.
En effet, ce type de fin permet avant tout au lecteur de ressentir l'une des émotions les plus délectables et délicieuses : la joie. Lire permet de suivre les aventures d'un personnage principal auquel on s'attache. Le voir atteindre son but nous réjouit donc pour lui. Mais, nous sommes également satisfait pour nous-mêmes : nous espérions ardemment que tout se résolve pour le héros. En quelque sorte, nous attendions que tout se termine bien. Nous sommes donc heureux d'avoir deviné et d'obtenir la fin dont nous rêvions. On peut d'ailleurs le voir avec la trilogie du Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien. Les différents héros de ce récit luttent contre les forces du Mal, incarnées par Sauron. Frodon, lui, doit détruire un anneau afin qu'ils vainquent le terrible nécromancien. Il y parvient d'ailleurs à la fin du dernier tome. Comment alors ne pas éprouver de la joie pour ces personnages que l'on a suivis durant trois mille pages ? Leur quête étant la plus noble qui soit, on ne peut que ressentir une joie immense face à leur réussite. Une fin heureuse permet donc au lecteur de l'être lui-même (...)
[...] Alors, un roman peut plaire au lecteur lorsque son dénouement, même malheureux, le surprend. Pour finir, les romans n'ont pas pour seule fonction de nous divertir. Il nous permettent également d'accepter la vie telle qu'elle est, d'accepter la frustration. Umberto Eco, lui, affirme d'ailleurs dans De la Littérature que le rôle essentiel de cette dernière est de nous éduquer au destin et à la mort Lire un récit qui se termine de manière triste favorise donc cela : à sa lecture, nous comprenons que tout ne se passe pas obligatoirement comme nous le souhaitons. [...]
[...] Dissertation Un bon roman doit-il nécessairement bien se terminer? Le roman est un genre littéraire construit généralement sur le schéma narratif : le héros est dans une situation qu'un élément viendra perturber. Il devra ensuite surmonter des péripéties pour atteindre son but. Il réussira alors à conquérir enfin la personne qu'il aime, il résoudra l'enquête sur laquelle il s'était jusqu'alors penché ou il parviendra au bout de sa quête. Sa situation n'est donc pas la même au début qu'à la fin du récit et le dénouement est le plus souvent heureux. [...]
[...] Un lecteur qui s'évade de la réalité grâce à un roman appréciera donc obligatoirement ce dernier. Pour finir, au delà de l'évasion qu'amène un dénouement heureux, ce dernier permet également de ne pas frustrer le lecteur. En effet, nous attendons le plus souvent ce type de fin car les romans qui se terminent bien sont les plus courants et ils nous font espérer qu'il en ira ainsi lorsque nous les ouvrons puis les lisons. Nous attendons un baiser, un mariage ou une réconciliation lorsque nous parcourons un roman d'amour. [...]
[...] Un bon roman ne se doit pas obligatoirement d'avoir une fin heureuse pour satisfaire le lecteur. Un dénouement triste a lui aussi des qualités. À l'instar des dénouements réjouissants, le lecteur éprouve aussi des émotions fortes lors de la lecture de fins malheureuses. Il éprouve de la tristesse, de la souffrance, qui sont des sentiments pleinement indissociables de la condition humaine. Cependant, il sait qu'il est devant une fiction et ces émotions, tout en étant fortes, restent tempérées. Ainsi, dans Des souris et des hommes de John Steinbeck, Lenny se voit obligé de tuer son ami George afin de lui épargner la prison et une condamnation à mort certaine. [...]
[...] Les romans qui nous font ressentir de la tristesse peuvent donc également nous plaire. De plus, comme nous l'avons montré, les romans finissent le plus souvent de manière heureuse. Un récit qui ne fonctionne pas ainsi peut donc surprendre le lecteur. Le tout étant peut-être pour l'auteur de ne pas avoir nourri de faux-espoirs chez son destinataire. Le Parfum de Patrick Suskind, par exemple, surprend le lecteur sans le décevoir. Le héros, Jean- Baptiste Grenouille, a tué plusieurs femmes pour parvenir à créer un parfum exceptionnel, un parfum qui lui permet de se faire aimer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture