Dissertation de littérature entièrement rédigée (niveau classe préparatoire de Lettres Supérieures) ayant pour sujet : commenter la citation de Milan Kundera : « le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman ».
[...] Quelle est la position de l'auteur par rapport à son récit lorsqu'il écrit un roman, et comment analyser sa volonté ou non de reconstruire un autre monde à partir de sa propre vie ? Ces interrogations vont nous amener à nous intéresser dans un premier temps à la part totalement imaginaire que l'on peut trouver dans un roman ; puis nous verrons qu'on y trouve également une part de vérité, et enfin nous pourrons voir que les caractéristiques du roman en tant que maison du romancier résultent de ses choix personnels. Tout d'abord, ce qui semble le plus évident lorsque nous lisons un roman, c'est bien l'aspect fictif de l'histoire racontée par l'auteur. [...]
[...] Avec Théophile Gautier, le fantastique sera assumé comme tel, et ce sera au lecteur d'affronter un monde irréel (par exemple dans ses nouvelles comme la Morte amoureuse). Ainsi le courant Romantique a aussi contribué au triomphe du genre romanesque mettant en évidence la volonté des romanciers de créer au travers de leurs ouvrages des univers radicalement différents de la réalité dans laquelle ils vivent, voire même inexistants. Nous voyons donc que les romanciers peuvent mettre de côté la maison de leur vie pour mieux reconstruire un monde imaginaire. [...]
[...] Cet exemple prouve donc que c'est bien l'imagination de l'auteur qui caractérise et fait toute une œuvre romanesque. Il existe, comme nous venons de le voir, de nombreux romans entièrement construits par l'imagination de l'auteur qui montre alors dans son œuvre un univers totalement faux ou qui apparaît comme vraisemblable mais qui est en réalité bien éloigné de la vie de celui qui a fait le choix de nous raconter cette histoire. En dépit de cela nous ne pouvons pas négliger le fait que, d'après la citation de Kundera, c'est pourtant bien avec les briques de sa vie que l'auteur élabore son roman : il y aurait donc immanquablement dans la plupart des œuvres romanesques une part d'authenticité, parfois plus ou moins cachée . [...]
[...] en somme, pour le romancier, tout ce qui pourrait faire à son tour travailler l'imagination du lecteur constituerait autant d'éléments à exploiter dans un récit pour être sur d'être lu et apprécié du public. Ainsi nous pouvons dire que ceux qui lisent des romans les lisent justement pour leur fameux côté inventif et imaginaire, motivés par leur désir naturel de magique, d'évasion spirituelle recherché dans la lecture. Ce besoin de s'évader, d'échapper quelques instants à la réalité en lisant un roman peut également amener l'auteur à penser que sa propre vie n'a absolument pas d'intérêt aux yeux des autres, d'où alors cette volonté du romancier de démolir sa vie pour recréer autre chose. [...]
[...] ) plus ou moins mis en évidence. C'est alors que reprenant la métaphore exprimée par Kundera nous pouvons interpréter l'image de la maison du romancier comme un abri constitué par le travail de l'écriture : pour lui rédiger une œuvre revient d'une certaine manière à se construire un refuge permettant son propre échappement à la réalité. Une autre maison, c'est un autre univers pouvant servir d'évasion ou de protection à l'auteur lui-même qui se complaît dans la virtualité de son monde qu'il a proprement créé, à la différence de sa vraie vie dont il n'a peut être pas vraiment décidé. [...]
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