« Ah! S'il nous faut des fables, que ces fables soient du moins l'emblème de la vérité ! ». Voltaire, L'Ingénu.
[...] Dans ce cas, la fiction ne possède aucun intérêt et le livre sera oublié sitôt terminé. Par le biais de ses multiples digressions, changement de registre ou de ton, Diderot dans Jacques le Fataliste empêche son lecteur de rester passif et l'oblige à se remettre sans cesse en question. Le lecteur, interpellé, critiqué ou pris à parti est contraint de s'intéresser au propos de l'auteur et d'y réfléchir. Par ailleurs, comme Diderot présente toujours plusieurs opinions, le lecteur est obligé de se faire son propre avis et ne peut pas simplement se conformer à celui de l'auteur. [...]
[...] En effet, pour le jeune public notamment, les fictions narratives sont essentielles. Elles permettent ainsi d'apprivoiser le lecteur, de l'intéresser à de courts récits simples, plaisants et donc accessibles. Il est en effet évident que la littérature d'idée ou les traités philosophiques ne sont pas destinés à un public trop jeune ou peu instruit. Il faut donc commencer par des lectures plus aisées qui aident à éveiller l'esprit et à donner le goût de la lecture pour pouvoir ensuite s'attaquer à des écrits plus compliqués. [...]
[...] Si la fiction narrative semble au premier abord posséder moins d'intérêt que d'autres types de récits, elle demeure en réalité une forme de littérature appréciée et utile. En effet, en alliant la notion de plaisir avec une visée plus didactique, l'auteur a bien plus de chance d'intéresser le lecteur et de laisser une trace dans sa mémoire. Ainsi, la dimension fictive d'un récit permet tout d'abord de séduire le lecteur, de l'attirer pour l'intéresser ensuite au contenu plus sérieux de l'ouvrage. [...]
[...] La narration de faits réels me paraît en effet posséder une plus grande force. Cependant, certaines fictions sont également fondées sur des histoires réelles comme la nouvelle intitulée l'Inondation d'Emile Zola. Si l'auteur raconte ici une histoire fictive, il se base toutefois sur des faits qui se sont réellement déroulés, mais à une époque différente. La littérature ne fait alors que recréer une histoire qui s'est réellement déroulée, en mettant en scène des personnages, reflets des véritables personnes dans un décor plus ou moins différent de celui d'origine. [...]
[...] Cette citation de Voltaire nous permet de reconsidérer certains préjugés à propos de la fiction narrative et de montrer que beaucoup sont souvent infondés. Il est intéressant de remarquer que l'auteur, malgré sa visible désapprobation à l'égard des fables souligne tout de même leur importance dans nos sociétés. En effet, la formulation de la citation s'il nous faut nous fait prendre conscience du besoin que nous avons des fictions narratives. Ces fictions sont ainsi essentielles car elles nous permettent d'échapper, le temps d'une lecture, au quotidien. [...]
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